Fdesouche : 20 ans d'un franc-tireur médiatique

L’histoire commence il y a 20 ans, en 2005. À cette époque, Internet est encore un espace de liberté où l’information circule sans filtre, sans modération inquisitoriale, sans algorithmes pour choisir ce que vous devez voir. Dans ce paysage encore vierge, Pierre Sautarel, alors blogueur amateur, se lance dans un projet aussi simple qu’audacieux : compiler les articles de presse les plus révélateurs du climat social et politique. Pas d’analyses. Pas de longs éditos. Pas de phrases enflammées. Juste une sélection de faits.

Ce qui n’est à l’origine qu’un modeste blog personnel relatant les expériences d’un « Français de souche » à Paris, se transforme ainsi rapidement en une plateforme agrégatrice de contenus. Sous l’impulsion du jeune passionné d’actualité, le site se spécialise dans une ligne éditoriale bien identifiée : immigration, identité, insécurité, communautarisme… autant de sujets dont le traitement, dans les grands médias, oscille entre le malaise et l’aveuglement délibéré. On y archive les faits divers que la presse place pudiquement en pages locales, les agressions passées sous silence, les tensions minimisées, les événements évacués d’un revers de main au nom du « pas d’amalgame ». Une asymétrie que Fdesouche exploite à merveille en disséquant chaque fait divers, souvent tirés de la presse régionale, cette grande oubliée de l’information nationale.

Puis arrivent les affrontements de 2005. Les banlieues flambent, des voitures s’embrasent par centaines, la France découvre les émeutes à grande échelle. Sur les plateaux télé, des experts nous expliquent que tout cela est « multifactoriel », « lié à la précarité », « un cri de détresse ». Fdesouche, lui, ne dit rien. Il montre. Il compile les images des incendies. Il collecte les témoignages des policiers pris en embuscade. Il met en avant ce qui ne cadre pas avec le discours officiel. Pendant que l’on disserte sur « la nécessaire