Société
Bélâbre : le projet de centre d’accueil de demandeurs d’asile abandonné
Après presque deux ans de polémiques et de manifestations, la préfecture de l’Indre a annoncé ce mercredi 18 décembre l’abandon définitif du projet de centre d’accueil de demandeurs d’asile à Bélâbre.
Le projet de centre d’accueil de demandeurs d’asile (CADA) à Bélâbre, prévu pour accueillir 38 personnes, dont principalement des familles avec enfants, avait suscité une vive opposition au sein de la commune. Le maire, Laurent Laroche, a exprimé sa déception après l’annonce de l’abandon du projet, soulignant que ce centre aurait pu stabiliser les effectifs scolaires et contribuer à l’attractivité du village. Pour lui, l’intégration des populations accueillies était possible. Cependant, malgré ces arguments, l’opposition a rapidement pris de l’ampleur. Un collectif d’habitants s’est formé pour dénoncer le manque de concertation avec la population locale, et des personnalités de droite se sont associées aux manifestations.
Le projet, lancé en février 2023, est rapidement devenu un sujet national, avec des tensions grandissantes entre les partisans et les détracteurs du centre. Selon certains, la transformation de l’ancienne chemiserie en centre d’hébergement risquait de déstabiliser le village et de créer des divisions. Au fur et à mesure, des compromis ont été envisagés, réduisant le nombre de personnes à accueillir, mais la pression des opposants n’a cessé de croître.
Un combat de longue haleine contre l’implantation du centre d’accueil
Pierre Gentillet a partagé son ressenti sur les réseaux sociaux, saluant la victoire des habitants. Après des mois de mobilisation et une forte détermination des habitants, il considère l’abandon du projet comme un symbole de la résistance locale face à une décision imposée par l’État. Pour lui, cette victoire, bien que modeste au regard d’autres projets similaires, a envoyé un message fort aux autorités locales et nationales : « Nous voulons rester ce que nous sommes et avons toujours été ». La communauté de Bélâbre a prouvé qu’un village, même petit et éloigné, peut faire reculer des décisions prises à distance, si ses habitants se mobilisent.
Cependant, les préoccupations persistent. Bien que le projet ait été abandonné à Bélâbre, des rumeurs laissent entendre qu’il pourrait renaître à Argenton-sur-Creuse, une autre commune de l’Indre. Cette victoire locale pourrait donc bien marquer le début d’une nouvelle bataille.
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