Politique
Une marche identitaire pour la Lorraine interdite par la préfecture à Nancy
À Nancy, la préfecture interdit la marche identitaire Aurora et un contre-rassemblement antifasciste pour prévenir des troubles à l’ordre public.
Prévue pour le 5 janvier 2025 à Nancy, la marche aux flambeaux organisée par le groupe identitaire Aurora a été interdite par la préfecture de Meurthe-et-Moselle. Cette décision a été justifiée par des risques importants de trouble à l’ordre public, liés à la tenue simultanée d’une contre-manifestation organisée par des mouvements antifascistes.
Un contexte de tensions politiques locales
La marche Aurora visait à commémorer la bataille de Nancy du 5 janvier 1477, perçue par certains comme une fête nationale lorraine. Le cortège devait partir de la porte de la Craffe et rassembler ses participants à 17 h. En parallèle, des organisations de gauche, telles que La France Insoumise 54, le NPA, et des groupes antifascistes avaient appelé à un rassemblement à proximité, place Lafayette. Cette proximité géographique, couplée aux tensions historiques entre les deux camps, a motivé la préfecture à prendre une mesure d’interdiction pour éviter des affrontements.
Des précédents mis en avant par la préfecture
La préfecture a rappelé plusieurs événements récents pour justifier cette décision. Parmi eux :
- Les affrontements de juillet 2023 à Metz entre l’ultra-gauche et des supposés membres d’Aurora, qui avaient dégénéré en rixe.
- La controverse autour de l’annulation d’un concert de Bilal Hassani en avril 2023 à Metz, en raison de menaces provenant de militants d’extrême-droite.
- Les tensions liées aux rassemblements d’extrême-gauche à Nancy et Metz, lors des élections législatives de 2024.
Une bataille judiciaire engagée
Le groupe Aurora, soutenu par l’ASLA (Association de Soutien aux Lanceurs d’alertes), a immédiatement contesté l’interdiction de la marche devant la justice administrative. Un recours en référé-liberté a été déposé pour suspendre l’arrêté préfectoral, mettant en avant une atteinte à la liberté d’expression et de réunion.
De son côté, la préfecture a également interdit le contre-rassemblement de l’ultra-gauche, arguant que les forces de l’ordre, mobilisées sur d’autres missions prioritaires, ne pouvaient garantir la sécurité des participants.
La commémoration symbolique maintenue
Malgré ces interdictions, la cérémonie officielle en hommage à la bataille de Nancy, organisée par le Parti Lorrain, demeure autorisée. Elle aura lieu place de la Croix-de-Bourgogne, avec un dépôt de gerbe au pied de la statue de René II, héros de cette victoire historique sur Charles le Téméraire.
La décision d’interdire ces rassemblements reflète une volonté de prévenir les débordements, mais soulève également des questions sur l’équilibre entre sécurité et respect des libertés fondamentales.
Le jugement attendu sur le recours d’Aurora sera scruté de près, alors que le débat sur la gestion des manifestations continue de diviser.
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