Immigration
Mayotte : le cyclone Chido n’arrête pas les migrants comoriens
Le cyclone Chido n’a pas freiné les départs clandestins depuis les Comores vers Mayotte. Une crise migratoire qui persiste malgré les efforts locaux et les catastrophes naturelles.
Le passage du cyclone Chido, qui a frappé Mayotte le 14 décembre, a révélé une fois de plus les enjeux critiques liés à l’immigration clandestine. Tandis que l’archipel peine à se relever de cette catastrophe naturelle, les migrants, principalement originaires des Comores, continuent d’affluer vers ce département français.
Des départs intensifiés malgré les dégâts
À Anjouan, l’une des îles des Comores, les dégâts causés par le cyclone n’ont pas suffi à dissuader les départs vers Mayotte. Aoussidine Bouchrane, ancien passeur devenu président du syndicat des pêcheurs d’Anjouan, explique à France Info :
« Je dirais même qu’il y a des gens qui ont profité du cyclone parce que les patrouilles au niveau de Mayotte s’étaient arrêtées. »
Ce témoignage illustre les failles du dispositif de surveillance et les motivations économiques qui poussent ces populations à risquer leur vie sur des embarcations précaires, les fameux « kwassa kwassa ».
Une tentative de régulation locale
Face à cette réalité, Aoussidine Bouchrane s’efforce désormais de limiter les départs illégaux. Il a mis en place un système d’immatriculation pour distinguer les bateaux de pêcheurs des embarcations des passeurs. Ce dispositif vise à identifier les activités suspectes et à sensibiliser les pêcheurs locaux aux conséquences de l’immigration clandestine.
En parallèle, il milite pour la formation et la création d’emplois afin de proposer des alternatives aux jeunes Comoriens. Dans un contexte où près de 50 % des habitants des Comores vivent sous le seuil de pauvreté, ces initiatives sont cruciales, bien que limitées face à l’ampleur du problème.
Une pression migratoire persistante
La proximité géographique entre Mayotte et les Comores – seulement 70 kilomètres – continue de faire de l’île française une destination privilégiée pour les migrants. Selon les dernières estimations, environ 123 000 étrangers vivent actuellement à Mayotte, soit une part significative de la population totale. Cette situation exacerbe les tensions locales et met en difficulté les infrastructures déjà fragilisées par le cyclone.
Un défi politique et humanitaire
Alors que Mayotte accueille encore des milliers de sinistrés, dont une majorité de sans-papiers, la question migratoire reste au centre des débats. Les appels à une réforme législative se multiplient, notamment en faveur d’un durcissement des règles de l’immigration, comme la suppression du droit du sol.
Bruno Retailleau, ministre de l’Intérieur, résumait cette urgence fin décembre :
« Reconstruire Mayotte sans régler la question migratoire, c’est reconstruire sur du sable. »
Alors que le territoire tente de se relever, ce double défi – humanitaire et migratoire – reste un test majeur pour les autorités locales et nationales.
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1 commentaire
vert10
Leur rendre la vie impossible, c’est la politique des pays du golfe .
Du coup les clandestins demandent a repartir
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