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Scandale des Grooming Gangs : Keir Starmer forcé de riposter aux attaques d’Elon Musk
Ce lundi 6 décembre, le Premier ministre Keir Starmer s’était préparé à parler de la réforme du système de santé lors d’une conférence de presse, mais il n’a pas pu esquiver la tempête de questions des journalistes, venus l’interroger sur les tweets explosifs d’Elon Musk, dans lesquels il est accusé de complicité dans le scandale des grooming gangs. Visiblement agacé, Starmer a défendu son bilan, assurant que tout avait été fait pour soutenir les victimes. Pourtant, il refuse toujours de déclencher une enquête à l’échelle nationale et met en garde contre les dangers des discours propagés par l’extrême-droite.
Depuis que le scandale des grooming gangs refait surface, Elon Musk n’a pas de mots assez durs pour condamner l’inaction du gouvernement britannique face à ces crimes.
Le 4 janvier, le patron de Tesla s’en est pris directement à Jess Phillips, ministre chargée de la lutte contre les violences faites aux femmes, qui refuse pour l’instant de donner son feu vert sur l’ouverture d’une enquête nationale sur le sujet. Il l’a qualifiée de « sorcière malveillante » et l’a accusée de faire l’« apologie du génocide par viol ».
Dans la foulée, Musk a également exigé la démission du Premier ministre, Keir Starmer, affirmant : « Starmer a été complice du viol de la Grande-Bretagne lorsqu’il dirigeait le ministère public pendant six ans. Il doit répondre de ses actes pour complicité dans le pire crime de masse de l’histoire du pays. »
Keir Starmer riposte
Lors d’une conférence de presse consacrée à la réforme du système de santé NHS, les journalistes avaient visiblement d’autres priorités. La matinée a rapidement dévié vers les accusations incendiaires du patron de X, obligeant le Premier ministre à se défendre.
“When the poison of the far-right leads to serious threats to Jess Phillips and others, then in my book a line has been crossed”
PM Keir Starmer responds to Elon Musk’s attack on the UK government’s response to grooming gangs
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— BBC Politics (@BBCPolitics) January 6, 2025
« Ceux qui propagent des mensonges et de la désinformation à grande échelle ne se préoccupent pas des victimes. Ils ne pensent qu’à eux-mêmes », a-t-il déclaré avec fermeté.
Le Premier ministre a rappelé son passé en tant que Directeur des Poursuites Publiques (DPP) et les actions qu’il a menées pour combattre l’exploitation sexuelle des enfants : « Lorsque j’étais procureur en chef, j’ai rouvert des affaires qui avaient été abandonnées, j’ai conduit la première grande poursuite contre un gang de prédateurs à Rochdale, et j’ai changé l’approche des poursuites pour garantir que les victimes soient entendues. Ces résultats ne sont pas secrets, ils sont publics et consultables. »
« Une ligne rouge est franchie »
Keir Starmer a exprimé un soutien indéfectible à Jess Phillips, prise à partie par le patron de X : « Ceux qui s’en prennent à Jess Phillips – que je suis fier de considérer comme une collègue et une amie – ne se préoccupent pas des victimes. Jess Phillips a fait, au cours de sa carrière, mille fois plus pour protéger les victimes d’abus sexuels que ces individus ne pourraient jamais imaginer. »
Le Premier ministre a également mis en garde contre les dangers des discours propagés par l’extrême droite : « Nous avons déjà vu ce scénario se répéter : attiser les intimidations et les menaces de violence dans l’espoir de créer un scandale médiatique. Mais lorsque les actions de l’extrême droite conduisent à des menaces graves contre elle et d’autres, une ligne rouge est franchie. »
« Ceux qui amplifient les propos de l’extrême droite ne cherchent pas à protéger les victimes »
Starmer a poursuivi : « Le débat politique doit être constructif et rigoureux, mais il doit reposer sur des faits, pas sur des mensonges. Ceux qui amplifient les propos de l’extrême droite ne cherchent pas à protéger les victimes, ils cherchent uniquement à se mettre en avant. »
Il a ensuite recentré le débat sur l’urgence d’agir plutôt que de s’enliser dans des polémiques stériles : « Ce qu’il faut maintenant, ce n’est pas un énième rapport ou une nouvelle consultation. Il faut agir. Trop de temps a été gaspillé à commander des enquêtes et des études. Pourquoi le gouvernement précédent n’a-t-il pas mis en œuvre les recommandations du rapport Jay ? Pendant dix ans, nous avons eu des rapports et des tweets, mais aucune action concrète. »
« Keir Starmer est tout simplement méprisable »
Mais le patron de X ne compte pas laisser Sir Starmer s’en tirer à si bon compte. Selon lui, il y a une raison bien précise derrière le refus de déclencher une enquête d’envergure : « Starmer ne veut pas de rapport, parce qu’il a été profondément complice des viols de masse en échange de votes. C’est exactement ce que l’enquête révélerait », a-t-il riposté, et d’ajouter : « Starmer est tout simplement méprisable. »
Elon Musk n’a visiblement aucune intention de lâcher prise. Chaque intervention de Keir Starmer devient une nouvelle occasion pour le milliardaire d’intensifier ses attaques, apparemment jusqu’à pousser le Premier ministre de Grande-Bretagne à la démission.
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