Politique
Beaucaire : le tribunal ordonne le retrait de la crèche de Noël en mairie sous 48 heures
La mairie de Beaucaire doit retirer sa crèche de Noël sous 48 heures, selon une décision du tribunal administratif de Nîmes.
Le tribunal administratif de Nîmes a tranché ce vendredi 20 décembre : la crèche de Noël installée dans le hall de la mairie de Beaucaire (Gard) doit être retirée sous 48 heures, sous peine d’une astreinte de 1 000 euros par jour de retard. Cette décision, demandée par la Ligue des droits de l’Homme (LDH), relance une nouvelle fois le débat entre respect de la laïcité et traditions locales.
Une décision prise selon le principe de laïcité
Dans son jugement, le tribunal a considéré que « l’installation d’une crèche de la Nativité dans le hall de l’hôtel de ville de Beaucaire, un bâtiment public, ne peut être regardée comme conforme aux exigences attachées aux principes de laïcité et de neutralité des personnes publiques ». Sophie Mazas, avocate de la LDH, s’est félicitée de cette décision : « Le principe de laïcité n’est pas un droit mineur. Il est essentiel à la cohésion de notre société, particulièrement à une époque où la liberté de religion prend tout son sens comme droit fondamental. »
La LDH rappelle que cette décision s’inscrit dans la continuité du précédent établi par le Conseil d’État en 2022, qui avait jugé illégale l’installation de cette même crèche, estimant qu’elle violait les principes de neutralité des bâtiments publics.
Une tradition défendue par le maire de Beaucaire
Nelson Chaudon, maire RN de Beaucaire, a exprimé son désaccord avec cette décision. Dans un communiqué, il a affirmé que la crèche provençale installée dans la mairie ne représente pas encore une scène de la Nativité : « Jésus, Marie et Joseph n’arriveront dans la crèche que dans la nuit du 24 au 25 décembre », a-t-il déclaré, soutenant que cette installation relève davantage d’une exposition culturelle et festive.
Le maire a également annoncé selon France 3 l’organisation d’un vote auprès des habitants ce dimanche 22 décembre pour décider du maintien ou non de cette crèche en mairie, une démarche inédite visant à impliquer la population dans le débat.
Après Beaucaire, des jugements divergents dans la région
La polémique autour des crèches en mairie ne concerne pas seulement Beaucaire. Cette semaine, le tribunal administratif de Montpellier a, par exemple, rejeté les recours déposés contre les crèches de Béziers et de Perpignan, installées par les maires Robert Ménard et Louis Aliot. Contrairement à Beaucaire, le juge n’a pas reconnu l’urgence des demandes formulées par la LDH pour ces communes.
Un débat récurrent autour de la laïcité
Depuis l’arrivée de Julien Sanchez à la tête de la mairie de Beaucaire en 2014, cette crèche provençale fait chaque année l’objet d’un bras de fer judiciaire. Si ses défenseurs la considèrent comme un élément de l’identité locale et des traditions françaises, ses opposants rappellent qu’elle reste un symbole religieux incompatible avec la neutralité imposée par la loi de 1905.
Alors que le maire de Beaucaire promet de poursuivre son combat pour « défendre l’histoire et les traditions locales », cette décision du tribunal administratif marque une nouvelle étape dans la controverse autour de la place des symboles religieux dans les institutions publiques.
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