Société
« Tabou qui se brise », « Merci Madame » : les réactions ont fusé après le verdict du procès des viols de Mazan
Le verdict du procès des viols de Mazan, rendu ce jeudi 19 décembre, a suscité une forte vague de soutien pour Gisèle Pelicot, saluée pour son courage et son rôle déterminant dans la lutte contre les violences sexistes.
Le verdict du procès des viols de Mazan a été rendu ce 19 décembre 2024, suscitant une pluie de réactions, entre remerciements pour Gisèle Pelicot et critiques concernant la légèreté des peines. Retour sur les événements marquants de cette affaire.
Le procès qui s’est tenu à Avignon a pris fin avec des peines allant de trois à vingt ans de prison. Dominique Pelicot, principal accusé, a été condamné à la peine maximale de 20 ans de réclusion criminelle. Les autres coaccusés ont reçu des peines variant de trois à vingt ans, mais l’ampleur des condamnations, particulièrement pour les 50 coaccusés, a soulevé des débats.
Devant le tribunal, un rassemblement s’est formé pour manifester soutien et indignation. Si une partie des contestataires ont souligné la portée symbolique du procès, d’autres estiment que les peines sont trop clémentes. L’association Osez le féminisme a déploré une injustice, pointant l’écart entre les peines prononcées et les réquisitions, jugées insuffisantes face à l’ampleur des crimes commis.
Merci Gisèle Pelicot !
Si les peines ont fait débat, le courage de Gisèle Pelicot, victime devenue figure de la lutte contre les violences faites aux femmes, a été unanimement salué. Nombreuses ont été les personnalités politiques à la remercier publiquement. Yaël Braun-Pivet, présidente de l’Assemblée nationale, a ainsi écrit : « À travers vous, c’est la voix de tant de victimes qui porte aujourd’hui, la honte qui change de camp, le tabou qui se brise. Le monde n’est désormais plus le même grâce à vous. »
Merci pour votre courage Gisèle Pélicot.
À travers vous, c’est la voix de tant de victimes qui porte aujourd’hui, la honte qui change de camp, le tabou qui se brise. Le monde n’est désormais plus le même grâce à vous. #Mazan pic.twitter.com/vLEfycqRHP
— Yaël Braun-Pivet (@YaelBRAUNPIVET) December 19, 2024
Chloé Ridel, porte-parole du Parti socialiste, a ajouté : « Merci madame, le monde est différent désormais grâce à vous. » Des ministres, telles que Anne Genetet, ont salué son courage, soulignant son rôle clé dans la lutte pour que la justice soit rendue. Jordan Bardella avait également réagi en tweetant sur son compte X : « Gisèle Pelicot a fait preuve d’un courage et d’une dignité qui ont ému la France ».
En faisant face à ses accusés et en refusant le huis clos, Gisèle Pelicot a fait preuve d’un courage et d’une dignité qui ont ému la France.
Puisse ce procès libérer la parole encore, au bénéfice de toutes les victimes.
— Jordan Bardella (@J_Bardella) December 19, 2024
Un procès historique pour les violences faites aux femmes
Le procès a également été qualifié d’« historique » par de nombreuses personnalités politiques. Sept ans après le début du mouvement MeToo, l’affaire Pelicot a pris une résonance internationale. Le Premier ministre espagnol Pedro Sánchez et le chancelier allemand Olaf Scholz ont notamment exprimé leur soutien à Gisèle Pelicot sur leurs comptes respectifs.
Die Scham muss die Seite wechseln. Danke, Gisèle #Pelicot! Mutig sind Sie aus der Anonymität in die Öffentlichkeit gegangen und haben für Gerechtigkeit gestritten. Sie haben weltweit Frauen eine starke Stimme gegeben. Die Schande liegt immer beim Täter.
— Olaf Scholz (@OlafScholz) December 19, 2024
Cuánta dignidad. Gracias, Gisèle Pelicot.
Que la vergüenza cambie de bando. pic.twitter.com/rMcMSuEpZv
— Pedro Sánchez (@sanchezcastejon) December 19, 2024
Malgré l’ampleur symbolique du procès, la décision de la cour criminelle a soulevé des critiques. De nombreuses militantes féministes, présentes devant le tribunal, ont dénoncé des peines trop clémentes pour les coaccusés de Dominique Pelicot. « À part pour Dominique Pelicot, toutes les peines prononcées sont largement en dessous des réquisitions », a déclaré l’association Osez le féminisme.
Anne-Cécile Mailfert, fondatrice de la Fondation des femmes, a souligné que la justice avait « fait une différence très nette » entre le mari de la victime et les autres accusés, comme si certains étaient « un peu déresponsabilisés ». Laurence Rossignol, sénatrice socialiste, a aussi exprimé sa déception face à l’écart entre les peines et les réquisitions.
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