Politique
La dette française bat un nouveau record en atteignant 3303 milliards d’euros
La dette publique française atteint un niveau historique de 3303 milliards d’euros au troisième trimestre 2024, soit 113,7 % du PIB, marquant une hausse de 71,7 milliards en seulement trois mois, selon l’Insee.
La dette publique française a franchi un nouveau record historique, atteignant 3303 milliards d’euros au troisième trimestre 2024, soit 113,7 % du PIB. Selon les chiffres publiés par l’Insee, la dette a augmenté de 71,7 milliards d’euros en seulement trois mois. Cette envolée s’explique principalement par l’alourdissement de la dette de l’État, qui représente près de 60 milliards d’euros de cette augmentation, mais aussi par la hausse des dettes des administrations de sécurité sociale et des collectivités locales.
En l’espace de dix ans, la dette a bondi de plus de 1000 milliards d’euros. Cette progression rapide trouve son origine dans des choix budgétaires marqués par le « quoi qu’il en coûte » déployé pendant la crise du Covid, mais également dans une incapacité chronique à réduire les dépenses publiques structurelles. Comme l’a rappelé le gouverneur de la Banque de France, François Villeroy de Galhau, « la France est le seul pays d’Europe qui n’a pas réduit sa dette depuis la crise sanitaire ».
Dette publique : une trajectoire critique
Pour 2024, le déficit public devrait atteindre 162,4 milliards d’euros, soit 6,2 % du PIB, une proportion bien au-delà des seuils fixés par l’Union européenne. Si le nouveau gouvernement mené par François Bayrou entend maîtriser ce dérapage, les projections restent prudentes. Le retour sous la barre des 3 % du déficit, objectif emblématique des traités européens, n’est envisagé qu’en 2029.
La dette, quant à elle, ne devrait pas entamer sa décrue avant 2028. Après un pic attendu à 116,5 % du PIB en 2027, elle pourrait redescendre à 115,8 % en 2029. Toutefois, ces prévisions dépendent de plusieurs facteurs : maîtrise des dépenses, croissance économique et stabilisation des taux d’intérêt. À l’heure actuelle, l’Agence France Trésor devra emprunter un montant record de 300 milliards d’euros en 2025 pour financer les besoins de l’État.
Les conséquences d’une dégradation de la note
Les agences de notation surveillent de près la situation française. Une dégradation de la note souveraine, actuellement en catégorie AA-, pourrait entraîner une hausse des coûts d’emprunt. Si la note passait à A+, certains investisseurs institutionnels pourraient être contraints de vendre leurs obligations françaises, aggravant ainsi la pression sur les finances publiques.
L’alourdissement de la charge de la dette, couplé à des dépenses publiques en constante augmentation, laisse peu de marge de manœuvre au gouvernement alors qu’au même moment, les autres États européens réduisent progressivement leur endettement.
Le Premier ministre François Bayrou a conscience de l’ampleur de la tâche. Lors d’une intervention récente, il a déclaré : « La situation exige des réformes profondes, mais aussi un pacte de confiance entre l’État et les Français pour sortir de cette spirale infernale. » Reste à voir si les mesures prises seront à la hauteur des enjeux, alors que l’opinion publique semble de plus en plus sceptique face aux promesses de réduction des dépenses.
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