Après son départ du ministère de l’Économie en septembre 2024, Bruno Le Maire entame une nouvelle carrière dans le secteur privé. Dès le 1ᵉʳ janvier 2025, il rejoindra ASML, le géant néerlandais des semi-conducteurs, où il prendra un poste stratégique en tant que conseiller stratégique extérieur. Dans ce rôle, il aura pour mission de soutenir le développement de l’industrie européenne des semi-conducteurs, un secteur clé en pleine expansion, notamment grâce aux investissements publics. En parallèle de cette nouvelle fonction, l’ancien ministre poursuit son activité académique en tant que professeur à l’Université de Lausanne.
L’accord de la Haute Autorité pour la transparence de la vie publique (HATVP) était nécessaire pour éviter tout conflit d’intérêt, et cette instance a validé la reconversion de Bruno Le Maire après avoir écarté trois risques majeurs : la prise illégale d’intérêts, les problèmes déontologiques et l’influence étrangère. Toutefois, des restrictions demeurent : il ne pourra pas contacter ses anciens collègues au gouvernement ou au sein de son cabinet pendant ses fonctions actuelles. Cette surveillance vise à garantir l’intégrité de sa nouvelle mission.
Un impact sur l’industrie française des semi-conducteurs ?
ASML, bien que néerlandais, nourrit des ambitions en France, particulièrement dans le cadre du plan France 2030. D’après les informations de 20 Minutes, l’État français a prévu des investissements de 5 milliards d’euros pour soutenir le secteur des semi-conducteurs, avec des projets comme la méga-usine en Isère. La nomination de Bruno Le Maire à un poste clé chez ASML soulève des interrogations sur ses potentielles connexions avec les projets de l’État français. Bien que l’ancien ministre ne puisse pas directement interagir avec les fonctionnaires qu’il a supervisés, son expérience et son réseau pourraient jouer un rôle stratégique pour le groupe.
Si ASML cherche à s’implanter davantage en France, la reconversion de Bruno Le Maire semble en ligne avec ces ambitions.
À lire aussi : Clash à l’Assemblée : Jean-Philippe Tanguy confronte Bruno Le Maire à son bilan