Société
Lyon : la ville finance une formation de dialogue « inter-espèces » à 3 000 euros
La majorité écologiste de Lyon suscite la controverse après avoir financé une formation municipale à 3 000 euros sur le « dialogue inter-espèces », un projet atypique vivement critiqué par l’opposition pour son coût et son utilité.
La majorité écologiste de Lyon est au cœur d’une polémique après avoir financé, pour 3 000 euros, une formation pour le moins originale destinée aux agents municipaux. Dispensée par l’association Lichen comportant « des membres humain.e.s et non humain.e.s », cette initiative visait à intégrer les intérêts des vivants « humains et non-humains » dans les décisions politiques locales.
Les agents ont été invités à un « dialogue inter-espèces » à travers un jeu de rôle. Parmi les protagonistes de ce jeu de rôle figuraient un « bouleau pleureur », un « coquelicot » et un « mycélium ».
L’objectif ? « Prendre en compte les intérêts des vivants non humains et orienter les décisions politiques autour d’un enjeu d’aménagement local à partir d’une assemblée temporaire de parties prenantes humaines et non humaines ».
Une dépense de la mairie de Lyon qui interroge
Lors du conseil municipal du 12 décembre, Laurence Croizier, élue Les Républicains, a exprimé son indignation face à cette dépense. « Je peux comprendre qu’à titre personnel, certains trouvent un intérêt à dialoguer avec un bouleau ou un coquelicot. Mais utiliser les finances publiques pour cela est inacceptable », a-t-elle déclaré. Elle a également souligné l’incohérence de cette dépense dans une période marquée par des contraintes budgétaires.
Chloé Vidal, adjointe au maire en charge de la Démocratie locale, a défendu l’initiative, estimant qu’elle répondait à des enjeux essentiels. Selon elle, il est nécessaire d’explorer de nouvelles approches pour « assurer la coexistence de tous les vivants du territoire ». Mais ces arguments n’ont pas convaincu l’ancien maire, Georges Képénékian. « Dans un contexte budgétaire difficile, nous devons établir des priorités. Ces dépenses, aussi originales soient-elles, sont difficiles à justifier », a-t-il rétorqué.
Un choix qui interroge les priorités
L’affaire intervient alors que d’autres dépenses de la métropole de Lyon, évaluées à 7,5 millions d’euros, sont remises en question. Selon les informations du Figaro, pour les élus écologistes, ces formations représentent une avancée nécessaire. Gautier Chapuis, adjoint à la Biodiversité, a souligné leur intérêt pour développer l’empathie et intégrer des points de vue divers lors de projets participatifs.
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