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Julien Odoul : « Nous avons dans notre pays des mouvances islamo-gauchistes très clairement antisémites ! »
Dans notre matinale spéciale consacrée au 7 octobre, Julien Odoul député du Rassemblement National était l’invité de notre Interview Frontale.
Frontières — la Matinale était au rendez-vous de cette deuxième semaine depuis son lancement. Ce lundi matin était une spéciale 7 octobre, le député de la 3ᵉ circonscription de l’Yonne, Julien Odoul, nous a fait l’honneur d’être l’invité de notre Interview Frontale, interrogé par notre rédacteur en chef, Jules Laurans. Au programme, la récente déclaration d’Emmanuel Macron, la situation géopolitique et les agissements de l’extrême gauche.
Jules Laurans : Pour Emmanuel Macron le temps du cessez-le-feu est venu. Que pensez-vous de cette déclaration ?
Julien Odoul : Quelle est la cohérence d’Emmanuel Macron, depuis un an, dans le soutien à l’État d’Israël dans la lutte contre l’antisémitisme ? Il faut se rappeler qu’il y a un an, il appelait à la constitution d’une grande coalition militaire internationale contre le Hamas. Ensuite, il a refusé de participer à la marche contre l’antisémitisme, puis ça a été des déclarations ambiguës et des renoncements coupables de sa part. Aujourd’hui, c’est le désarmement de nos alliés et de nos amis israéliens qu’il demande.
La question qu’on peut se poser, c’est dans quel camp il se trouve, est-ce qu’il souhaite que l’État d’Israël puisse se défendre ? Est-ce qu’il souhaite que le peuple juif puisse continuer à exister ? Il faut le dire, là est l’enjeu ! On a un État qui est la seule démocratie de cette région du monde qui résiste depuis des années. Qui fait face à une guerre sur sept fronts, qui est menacé d’anéantissement par tous ses voisins. Avec une grande puissance régionale comme l’Iran, qui a déclenché les hostilités. Il est de notre devoir, et d’ailleurs, comme l’a rappelé la présidente de l’Assemblée nationale, de soutenir l’État d’Israël, de permettre à l’État d’Israël de se défendre.
Aujourd’hui, qu’attendez-vous, concrètement, d’Emmanuel Macron vis-à-vis des cérémonies, des hommages ?
Je n’en attends plus rien. Je pense que nos compatriotes de confession juive sont extrêmement en colère de ses prises de position parce qu’il donne du crédit à tous les ennemis de nos valeurs, à tous les ennemis de la République. Ils donnent du crédit à Mathilde Panot !
Les seuls qui aient défendu le président de la République, qui sont allés à son secours, ce sont Mathilde Panot, Rima Hassan, Jean-Luc Mélenchon qui, 48 heures avant, demandaient sa destitution. À un moment donné, quand on est soutenu par Mathilde Panot, c’est visiblement qu’on va dans le mur. Cette déclaration, elle est aussi responsable que criminelle.
Une personnalité s’est démarquée jusqu’à devenir le chouchou de la gauche : Dominique de Villepin. Que pensez-vous de cette récente notoriété de l’ancien Premier Ministre ?
Ce n’est pas nouveau. Dominique de Villepin est un séide du Qatar, il est financé par le Qatar, il relaie les éléments de langage du Qatar. Il le fait avec beaucoup de perfidie, de sournoiserie.
Effectivement, ses propos sont aujourd’hui encensés par tous les islamo-gauchistes, de la Fête de l’Huma aux groupuscules Urgence Palestine ou autres. Et c’est extrêmement choquant qu’un ancien Premier ministre puisse aujourd’hui aller sur tous les plateaux pour déverser à la fois la haine de l’État d’Israël et la haine de tous ceux qui veulent, dans notre pays, mettre une cible dans le dos de tous nos compatriotes de confession juive.
Vous aviez demandé la dissolution d’Urgence Palestine suite à une investigation du pôle enquête de Frontières. Comment expliquer que ce collectif soit toujours présent ?
Je redemande la dissolution d’Urgence Palestine au nouveau ministre de l’Intérieur, Bruno Retailleau, qui, j’espère, ne sera pas comme son prédécesseur et n’aura pas la main molle.
Nous avons aujourd’hui dans notre pays des mouvances islamo-gauchistes ouvertement islamistes, très clairement antisémites, qui font de la haine du juif leur carburant et des appels à l’intifada, on les a partout aujourd’hui, dans les manifestations pro-palestiniennes qui se servent de la cause palestinienne pour avancer leur agenda antisémite.
On les a dans les universités, on a vu à Sciences Po les appels à l’intifada dans le hall de Sciences Po. On les a quelquefois dans les médias. Où c’est toléré, où finalement, le soulèvement généralisé, la division de la société, les appels à la violence, tout ça ne pose visiblement pas de problème à certains. Il faut que ces discours de haine soient une bonne fois pour toutes étouffés, sanctionnés parce qu’ils ont des conséquences.
Encore une fois, on voit l’explosion des actes antisémites depuis le 7 octobre 2023. Et ce qui est frappant, c’est que sur les 1 676 actes antisémites de l’année 2023, les trois quarts ont été commis à partir du 7 octobre, à partir du plus grand massacre de juifs depuis 1945. Tout cela, évidemment, a été entretenu par les discours et les provocations de la France Insoumise par des mouvances islamo-gauchistes revendiquées par des courants d’extrême gauche. Par des syndicats, par des médias, par des journaux, comme le journal Le Monde, qui fait l’éloge du terroriste islamiste Nasrallah. C’est extrêmement choquant.
Certains électeurs, de gauche ou centriste, disent que le RN est un parti anciennement antisémite. Qu’avez-vous à répondre à ces potentiels électeurs qui pourraient être sensibles à votre discours ?
Je leur dis qu’il faut juger le Rassemblement national sur des faits, sur des actes. Je pense que le Rassemblement national a été irréprochable ces dernières années dans la lutte contre l’antisémitisme, dans le soutien de nos compatriotes de confession juive. Il n’y a eu de notre part aucune ambiguïté, aucune, contrairement à celles qui ont jalonné, qui ont gangréné tous les autres partis, quels qu’ils soient, qu’ils aient été au gouvernement ou pas. Si on veut faire de la spéléologie, on peut remonter à la Francisque de Mitterrand.
On peut remonter à bon nombre de discours. On peut remonter à l’antisémitisme de Jean Jaurès aussi, parce qu’il y a eu des discours antisémites de Jean Jaurès. On peut refaire tout ça. Aujourd’hui, il faut juger le personnel politique et les partis sur ce qu’ils font. Très clairement, je pense que dans ce paysage pétri de trahison, de lâcheté, d’ambiguïté, nous sommes au-dessus du lot.
À lire aussi : La Matinale – La Gazette du 7 octobre
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