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Georges Kuzmanovic : « Les Russes ne font pas confiance aux dirigeants américains ! »
Ce matin la matinale de Frontières était à l’heure US. Georges Kuzmanovic, président de République Souveraine, était l’invité de notre Interview Frontale.
C’était une émission spéciale en ce mardi 8 octobre. Frontières la Matinale était consacrée à la sortie du magazine de notre rédaction, Trump l’homme à abattre. À cette occasion, Georges Kuzmanovic, président du mouvement politique République Souveraine était l’invité de notre interview frontale.
Alexandre de Galzain : Donald Trump explique qu’il a de très bonnes relations avec Vladimir Poutine, il affirme pouvoir régler la guerre entre l’Ukraine et la Russie en moins de 24 heures. Qu’en pensez-vous ?
Georges Kuzmanovic : Je n’y crois pas, c’est de la communication américaine à destination des Américains dans le cadre des élections aux États-Unis. Trump est considéré comme quelqu’un qui défend d’abord les intérêts des américains. C’est bien Donald Trump qui en 2017 a surarmé l’Ukraine, le ministre des Affaires Étrangères de Donald Trump a le premier cassé les accords gaziers européens entre l’Europe et la Russie en allant en Pologne et en vendant en premier le GNL qui est devenu l’outil géopolitique de domination supplémentaire des États-Unis sur l’Europe.
La situation est telle dans les relations entre la Russie et les États-Unis, c’est sous Donald Trump que bien des accords internationaux ont été rompus. C’est Trump qui a rompu l’accord sur le nucléaire Iranien aussi. Donc les russes ne font pas confiance aux dirigeants américains. Leur choix stratégique ne dépendra pas de qui sera élu.
Donald Trump explique la menace nucléaire de l’Iran est un danger pour l’humanité, qu’en pensez-vous ?
Ce sont des élucubrations habituelles, américaines et occidentales. Vous connaissez une guerre déclenchée par l’Iran durant les six derniers siècles ? Il n’y a aucune guerre d’invasion, la seule guerre importante qu’il y a eu, c’est la guerre Iran-Irak, catastrophique. Avec plus d’un million de morts qui était voulue par les États-Unis, on a incité Saddam Hussein à attaquer l’Iran. Parce que c’était passé sous les mollahs, d’ailleurs, c’était passé sous les mollahs.
Les États-Unis n’ont de cesse de tout le temps vouloir changer le gouvernement. Rien ne se serait passé ainsi en Iran si, en 1953, les services secrets britanniques et américains n’avaient pas renversé le premier ministre. Mossadegh élu, qui avait eu le malheur de nationaliser les pétroles et les gaz iraniens. Ça ne se fait pas, évidemment, contre la puissance américaine.
Donald Trump est dans une logique d’ingérence, il ne déroge pas à la règle, il y a une ingérence permanente et avec immédiatement, la solution maximaliste, à savoir la guerre, la destruction. Regardez la taille de l’Iran, c’est gigantesque comme pays sur une carte. Il y a plus de 80 millions d’habitants. Ils produisent autant d’ingénieurs que les États-Unis, alors qu’ils sont cinq fois moins nombreux.
Il y a une évolution de l’Iran, de la Russie, de la Chine, en particulier technologique, qui n’est pas bien prise en compte en Occident. De plus, les Russes se sont déplacés en Iran pour disposer des systèmes S-300, S-400, des brouilleurs électroniques. Ça pourrait même être un piège pour l’aviation ou les missiles, surtout l’aviation israélienne. Je pense que l’arme nucléaire a toujours le même effet, c’est qu’elle qui vous met dans une catégorie qui est celle de ceux qui la détiennent.
Selon vous, les Palestiniens subissent un génocide ?
Non, c’est un nettoyage ethnique, j’en ai vécu un, malheureusement, au Rwanda en 1994, quand j’étais humanitaire. C’est un nettoyage ethnique, mais c’est suffisant, 40 000 morts, dont les trois quarts de femmes et d’enfants ! Au moins 200 000 morts induits supplémentaires, selon The Lancet, qui ne s’est jamais trompé, par exemple, sur les morts induits en Irak. C’est-à-dire que quand vous avez tout le système sanitaire, les hôpitaux, les canalisations, la moitié des bâtiments qui sont détruits. Tout un tas de gens meurent, qui ne mourraient pas avant. Des gens faibles, des vieillards, des gens balades, des cancéreux.
On est déjà dans le crime de guerre, on est déjà dans le crime contre l’humanité, le nettoyage ethnique est un crime contre l’humanité. C’est suffisant. Un génocide implique de vouloir éliminer l’entièreté d’une population. Je n’ai pas encore entendu ça, ni vu ça dans les plans, y compris les plus extrémistes. L’absurdité, la violence, la pression israélienne est un traumatisme pour le monde arabe, les Palestiniens en particulier. Mais malgré cela, il n’y a pas d’autre solution que de faire deux États cela arrêterait les conflits.
À lire aussi : La Matinale – La Gazette du 8 octobre
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