Immigration
Viol à l’hôpital Cochin : Un clandestin jordanien sous le coup de plusieurs OQTF jugé
Un Jordanien sans-papiers sous plusieurs OQTF est jugé pour le viol d’une femme inconsciente à l’hôpital Cochin, révélant de graves lacunes dans le système.
Le 28 octobre 2022, une nuit tragique a bouleversé la vie d’Isabelle* (nom d’emprunt), victime d’un viol alors qu’elle était inconsciente, hospitalisée aux urgences de l’hôpital Cochin à Paris. Cette agression, commise par un Jordanien sans-papiers, Faïd A., a choqué l’opinion publique et mis en lumière de graves manquements dans le suivi des obligations de quitter le territoire (OQTF) en France. Le procès de l’agresseur, qui commence ce 4 novembre 2024, s’annonce crucial pour Isabelle, qui espère enfin tourner la page de ce cauchemar.
Un acte prémédité au cœur d’un lieu censé être sûr
La soirée avait commencé de manière ordinaire pour Isabelle, qui profitait d’une sortie avec des amis. Mais tout a basculé lorsqu’elle a subi un traumatisme crânien après une chute accidentelle. Secourue par les pompiers, elle est transportée en urgence à l’hôpital Cochin. C’est là, dans un box d’observation, que le viol dramatique s’est produit. Alors qu’elle était inconsciente et vulnérable, Faïd A. est entré dans son box et l’a agressée sexuellement.
L’individu, identifié par des témoins comme un « rôdeur mal intentionné », a été filmé par les caméras de surveillance. Il aurait simulé un malaise pour être admis à l’hôpital dans le même service qu’Isabelle. Pire, selon des témoins, il l’aurait guettée de manière insistante avant de l’agresser, ce qui laisse penser à une préméditation inquiétante.
Un clandestin sous le coup de plusieurs OQTF, laissé en liberté malgré ses antécédents
Faïd A., 24 ans, est un ressortissant jordanien en situation irrégulière, qui était sous le coup de plusieurs obligations de quitter le territoire français. Arrivé en France en 2019, il n’a jamais été expulsé malgré des condamnations pour divers délits et une interdiction de séjour. Les autorités avaient émis deux OQTF entre 2020 et 2021, mais celles-ci sont restées lettre morte, illustrant les failles du système d’expulsion en France.
L’agresseur, connu sous plusieurs identités différentes, possède un lourd passé judiciaire. Ses antécédents incluent des infractions de vol, de recel et d’usage de stupéfiants. Ce profil d’individu en situation irrégulière et multi-condamné qui parvient à circuler librement soulève de sérieuses questions sur la sécurité des citoyens et la gestion des flux migratoires.
Un procès après le viol sur les lacunes de la sécurité en milieu hospitalier
La sécurité dans les hôpitaux, en particulier pour les patients vulnérables, est un point clé de cette affaire. Isabelle et son avocat, Me Alexandre Lobry, ont souligné les failles dans la sécurité de l’hôpital Cochin, où une personne sans autorisation d’accès a pu entrer dans un box privé sans être inquiétée. « On devrait se sentir en sécurité dans un hôpital, mais ce ne fut pas le cas », a déploré son avocat.
De son côté, Isabelle témoigne d’une vie marquée à jamais par cette nuit d’horreur. Elle décrit des cauchemars, une angoisse constante et une perte de confiance dans les lieux publics. « Avant cette agression, je n’avais peur de rien. Aujourd’hui, j’ai peur de tout », rapporte le Figaro.
Suite au viol, le débat sur les obligations de quitter le territoire
Le cas de Faïd A. relance également le débat autour des OQTF, souvent émises sans réels moyens d’exécution. Ces obligations restent souvent inappliquées, laissant des individus sous le coup de multiples décisions de renvoi continuer à circuler librement. Ce cas dramatique rappelle combien il est impératif de renforcer les dispositifs pour appliquer ces mesures d’expulsion.
Alors que le procès s’ouvre à Paris, les enjeux dépassent largement le cadre individuel d’Isabelle. Ils mettent en lumière les failles d’un système où des individus condamnés peuvent ignorer les décisions de justice, même lorsque leur présence sur le territoire présente un risque pour la société. Isabelle espère que justice sera rendue pour clore un chapitre douloureux de sa vie et pour qu’aucune autre victime ne subisse une épreuve similaire.
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