[ÉDITO] Alice Cordier : « Un peuple, mais quelles racines ? »

« Il serait utile que les Européens se souviennent de leurs racines migratoires. Il faut aider et accueillir ceux qui ont dû quitter leur terre à la recherche de conditions de vie décentes. » Voici le conseil que le Cardinal Czerny, préfet du dicastère pour le Service du Développement humain intégral, nous prodigua trois jours avant les élections européennes. Tout est une question de timing.

Vous avez dit « racines » ?

Pour faire un retour bref sur ces fameuses « racines migratoires », rappelons qu’en neuf siècles, la population française n’a pas connu d’immigration ou de modification culturelle ; qu’entre 1850 et 1950, c’est une immigration temporaire et majoritairement européenne liée à l’industrialisation et à la reconstruction à la suite des deux conflits mondiaux. Ce n’est qu’avec le regroupement familial que l’on arrive à une immigration de peuplement. Pour les racines migratoires, on repassera donc.

Une immigration qui n’a pas prévu d’oublier

Le cardinal s’est empressé d’ajouter qu’il est regrettable « qu’une famille qui vienne en Europe au bout de deux ou trois générations oublie ce qu’elle a été ». Je souhaite rassurer son Eminence en lui rappelant que ces familles n’ont pas oublié d’où elles viennent puisque les deux tiers des jeunes musulmans placent la charia au-dessus des lois de la République, que le nombre de femmes excisées a doublé en l’espace de dix ans en France, ou encore que 72 % des familles issues du Maghreb, d’Afrique et de Turquie estiment important que leur enfant pense comme eux.

Noli me tangere

De plus, force est de constater qu’une partie de l’Église a oublié de lire les récents rapports du ministère de l’Intérieur qui indique notamment le lien entre insécurité et immigration. En tant que Française ancrée dans le christianisme, celui qui a libéré les femmes en leur donnant une identité quasi inexistante sous l’Antiquité