Tewfik Bouallag, condamné à 13 ans de prison pour son implication avec l’État islamique, ne cache pas son dégoût envers la France. Dans une lettre adressée à la préfecture de l’Indre, rédigée depuis sa cellule de la maison centrale de Saint-Maur, il déclare : « Je me suis jamais senti Français et je le serai jamais », ajoutant : « C’est une honte qu’on m’associe à vous ». Il qualifie la France de « pays xénophobe, raciste, islamophobe ». Selon lui, la France représente un modèle de société incompatible avec sa vision du monde : « Ma religion est vraiment incompatible avec votre pseudo-valeur satanique ». Une demande aussi osée que provocatrice, dans laquelle il réclame la déchéance de sa nationalité française.
« Touf Touf le ouf » : un parcours radicalisé
Le djihadiste a été condamné en appel en 2019 par la cour d’assises spéciale de Paris pour association de malfaiteurs terroriste criminelle après être parti en Syrie en 2013 afin de rejoindre l’État islamique. Dans une vidéo de propagande, il apparaît aux côtés d’autres combattants, arborant un fusil d’assaut. Après avoir été interpellé à l’aéroport de Berlin, il a été extradé en France.
Les enquêtes ont révélé sa volonté d’imposer la charia par la force dans les territoires conquis et son rejet total des valeurs de la société française. Tewffik Bouallag avait déjà été condamné pour violences, notamment envers des représentants de l’autorité publique. Sa personnalité, marquée par une impulsivité foncière et une intolérance à la frustration, laissait présager une réinsertion difficile. Depuis son incarcération, il est placé en quartier de prévention de la radicalisation.
Demander le retrait de sa nationalité : un acte rare mais légal
Sa demande de retrait de sa nationalité française, bien que peu courante, est tout à fait légale dans le cadre de la procédure de « libération des liens d’allégeance française ». D’après les informations du Figaro, étant binational, ce djihadiste a pu obtenir la libération de ses liens avec la France, après avoir justifié de sa nationalité algérienne. À la fin de sa période d’incarcération, il pourrait faire l’objet d’une libération conditionnelle d’expulsion, avec une éventuelle expulsion vers l’Algérie. Rien ne l’empêcherait de quitter le pays, et dans le cas contraire, il serait expulsé, étant sur le territoire de façon illégale.
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