Politique
Raphaël Arnault et le CCIE (ex-CCIF) s’invitent à l’Assemblée : Yaël Braun-Pivet ne l'interdit pas face à la controverse

La présidente de l’Assemblée nationale, Yaël Braun-Pivet, a confirmé que la table ronde organisée par le député La France insoumise (LFI) Raphaël Arnault se tiendra bien ce mercredi 12 mars. Dans un communiqué publié mardi 11 mars au soir et relayé par l’Opinion, elle a déclaré : « Il apparaît, en l’état des informations disponibles, que cette réunion peut se tenir. » L’événement, prévu à 15h30 au Palais-Bourbon, suscite pourtant une vive polémique en raison de la participation du Collectif contre l’islamophobie en Europe (CCIE).
La table ronde, intitulée « comprendre l’islamophobie pour mieux la combattre », est organisée par Raphaël Arnault, député LFI connu pour son engagement antifasciste et fiché S. Parmi les invités figure le CCIE, branche belge du Collectif contre l’islamophobie en France (CCIF), dissous en décembre 2020 par le ministre de l’Intérieur de l’époque, Gérald Darmanin. Le CCIF, réputé proche des Frères musulmans, avait été fustigé pour ses positions et ses liens avec l’activiste Marwan Muhammad, qui avait notamment fait scander « Allah Akbar » lors de la Marche contre l’islamophobie de 2019 à Paris. La présence de son successeur, le CCIE, ravive ces tensions.
Yaël Braun-Pivet déplore mais n’interdit pas
Dans son communiqué, Yaël Braun-Pivet a exprimé des réserves : « Je déplore l’invitation de ce collectif (CCIE) […]. Les élus de la Nation ont un devoir d’exemplarité. Il est condamnable, sur le plan des principes, que certains d’entre eux s’en écartent en faisant entrer à l’Assemblée nationale des personnes dont les pratiques et les discours apparaissent comme contraires aux valeurs de notre République. » Malgré ces critiques, elle n’a pas jugé suffisant de justifier une interdiction de l’événement.
La tenue de cette table ronde au sein de l’Assemblée nationale a suscité l’indignation de plusieurs députés. Le ministre de l’Intérieur, Bruno Retailleau, a dénoncé une « provocation » de la part de LFI. « L’accueil par des députés Insoumis du CCIE, faux nez européen du CCIF dissous par Gérald Darmanin, est une provocation », a-t-il déclaré, ajoutant : « LFI continue de se complaire dans sa proximité inacceptable avec les islamistes. »
Raphaël Arnault défend son initiative
Face à cette controverse, Raphaël Arnault a répondu sur le réseau social X : « À chaque fois que des musulmans et musulmanes dénoncent du racisme dans ce pays, ça panique : ça s’appelle l’islamophobie. Cette table ronde n’y manque pas et reprend donc sa double dose de légitimité face à l’extrême droite et ses offensives racistes. » Le député maintient ainsi son objectif de débattre de l’islamophobie, malgré les blâmes.
Prévue pour ce mercredi 12 mars à 15h30, la table ronde s’annonce comme un événement sous haute tension. La présence du CCIE, associée à l’histoire du CCIF et aux accusations de proximité avec des courants islamistes, continue de diviser la classe politique française, entre défense de la liberté d’expression et respect des valeurs républicaines.
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2 commentaires
SapereAude
Pas que LFI : ils sont tous complices. Soit au nom des « valeurs de la république », ils auraient pu interdire cette réunion (pour les propos répertoriés des participants) mais ils ne le font pas. Soit au nom de la « liberté d’expression » ils devraient également laisser tout le monde dire ce qu’il veut y compris en réunion à l’assemblée, cependant ils interdiraient des réunions pro-trump, sans parler de reunions pro-russe ou pro-nazi. Il faut conclure donc que comme la « liberté dexpression » est à géométrie vsriable, et comme les sujet plus à droite que l’UDR sont systématiquement vilipendés (il y a assez d’exemples sur les chaînes d’État qui montre la position donc de l’État), alors d’accepter cette réunion démontre que ce gouvernent n’est pas democratique (pas de democratie sans liberté d’expression totale, celle-ci garanrissant le droit d’être offensé ), mais ressemble probablement plus à une forme de totalitarisme de gauche peut-être ?
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