International
Du choc à la concorde : comment Trump et Zelensky ont dépassé la crise du bureau ovale ?

Ce mardi 11 mars, en Arabie saoudite, des délégations américaines et ukrainiennes ont trouvé un terrain d’entente sur une proposition de cessez-le-feu de 30 jours avec la Russie. Washington a parallèlement annoncé la levée immédiate de la suspension de son aide à Kiev.
L'accord dénote ainsi un contraste saisissant avec les tensions qui ont éclaté le 28 février dernier lors d’une rencontre explosive entre Donald Trump et Volodymyr Zelensky à la Maison Blanche. Depuis cet épisode, les relations entre les deux pays se sont progressivement détendues, au point que Donald Trump a exprimé, ce même 11 mars, sa volonté d’inviter à nouveau son homologue ukrainien dans le Bureau ovale.
Une scène de tension inouïe à la Maison Blanche
Tout a commencé deux semaines après un appel entre Donald Trump et Vladimir Poutine, marquant un virage diplomatique américain favorable à Moscou et défavorable à Kiev. Ce 28 février, Volodymyr Zelensky est reçu à la Maison Blanche pour signer un accord sur l’exploitation des minerais ukrainiens. Mais la rencontre dégénère rapidement. Dans le Bureau ovale, une joute verbale intense oppose Donald Trump, Volodymyr Zelensky et le vice-président J.D. Vance. Pendant de longues minutes, les trois hommes haussent le ton et s’interrompent mutuellement.
Donald Trump reproche à Volodymyr Zelensky son manque de gratitude, l’accuse de « jouer avec la Troisième Guerre mondiale » et menace de « le laisser tomber », rappelant que l’Ukraine « n’a pas les cartes en main ». Cet échange houleux s'est parachevé par le départ précipité du président ukrainien, sans signature de l’accord prévu.
Suspension de l’aide et du renseignement américain
Le 3 mars dernier, les États-Unis annoncent la suspension des aides militaires et du partage de renseignement avec l’Ukraine, des ressources cruciales pour Kiev face à la Russie. Un responsable de la Maison Blanche justifie cette « pause » comme une démarche visant à « réexaminer l’aide pour s’assurer qu’elle contribue à une solution » au conflit. Donald Trump avait alors déclaré que sa priorité était la paix et que ses partenaires devaient s’aligner sur cet objectif. Cette décision visait clairement à faire pression sur l’Ukraine pour qu’elle s’engage dans un processus de paix.
Le jour suivant, Volodymyr Zelensky tend une main à Donald Trump. Lors d’un discours devant le Congrès américain, ce dernier révèle avoir reçu une « lettre importante » du président ukrainien. Selon le président républicain, le président ukrainien y affirme que l’Ukraine est « prête à s’asseoir à la table des négociations dès que possible pour une paix durable » et exprime sa gratitude pour le soutien américain. « Mon équipe et moi-même sommes prêts à travailler sous la direction énergique du président Trump », aurait écrit Zelensky, selon les mots cités par Trump, qui dit « apprécier » cette initiative.
Le même jour, sur X, Zelensky confirme sa reconnaissance envers les États-Unis et déclare qu’il est « temps d’arranger les choses », qualifiant l’incident du Bureau ovale de « regrettable » tout en plaidant pour une coopération future constructive.
Un léger haussement de ton envers Moscou
Le 7 mars, malgré son rapprochement avec la Russie, Donald Trump menace Moscou de « sanctions bancaires et de droits de douane » en réponse aux bombardements continus contre l’Ukraine.
Sur Truth Social, il écrit envisager ces mesures « jusqu’à ce qu’un cessez-le-feu et un accord définitif soient conclus ». Néanmoins, il nuance en affirmant qu’il est « plus facile de traiter avec la Russie », car elle « a les cartes en main ».
Une rencontre concluante en Arabie saoudite
Le 11 mars suivant, après une rencontre russo-américaine à la mi-février en Arabie saoudite, des délégations ukrainienne et américaine se réunissent à Djeddah. Dirigées par les chefs de la diplomatie Marco Rubio et Andriy Sybiga, les discussions durent plus de huit heures, coïncidant avec une attaque massive de drones ukrainiens en Russie. À l’issue de cela, les États-Unis lèvent immédiatement la suspension de l’aide militaire à l’Ukraine. Marco Rubio annonce que Kiev accepte des « négociations immédiates » avec Moscou, absent de la table, et que la balle est désormais dans le camp russe pour accepter la trêve de 30 jours.
Volodymyr Zelensky, dans son allocution quotidienne sur les réseaux sociaux, confirme que « l’Ukraine accepte cette proposition » et appelle les États-Unis à « convaincre » la Russie. Les deux pays s’accordent également pour finaliser « dès que possible » un accord sur les minerais ukrainiens. Après ces avancées, Donald Trump déclare être prêt à accueillir à nouveau Volodymyr Zelensky à la Maison Blanche, scellant une réconciliation inattendue après des semaines de turbulence.

Aucun commentaire
Vous devez être connecté pour commenter.
Chargement