Politique
[Interview] Marion Maréchal chez Frontières : « Ma seule obsession, c’est la victoire du camp national ! »
La députée européenne Marion Maréchal a accordé un entretien pour Frontières. L’occasion pour elle d’évoquer les problèmes migratoires, le Parlement européen ainsi que la possibilité d’une union des droites, notamment à travers son mouvement Identité, Libertés.
Un entretien réalisé dans le cadre de notre matinale.
Jules Laurans : Comment réagissez-vous au déplacement de Michel Barnier et Bruno Retailleau à la frontière franco-italienne ?
Marion Maréchal : Sur le principe, je réagis favorablement. Cependant, j’attends des actes concrets, pas seulement des manœuvres de communication. Il y a un an, je me suis rendu à Lampedusa, lorsque l’île était submergée par l’immigration clandestine. Aujourd’hui, je me félicite de voir qu’un an plus tard, Giorgia Meloni est considérée comme l’un des modèles à suivre en Europe sur le plan de l’immigration.
Elle fait partie de nos alliées : nous siégeons aujourd’hui avec ses élus au sein du groupe des Conservateurs et réformistes européens. Il ne faut pas se contenter de simplement se déplacer là-bas, il faut savoir quels actes concrets va poser Bruno Retailleau. Malheureusement, nous risquons d’être déçus puisqu’il siège désormais dans un gouvernement de centre gauche qui n’est pas particulièrement connu pour avoir une position ferme sur l’immigration. D’ailleurs, il cohabite à la justice avec un homme de gauche, qui aura la tentation de bloquer toutes initiatives législatives.
Quel est le positionnement sur l’échiquier politique de votre nouveau mouvement Identité, Libertés ?
C’est un mouvement qui se veut défenseur de la droite civilisationnel, de la civilisation à la fois française et européenne. C’est un parti de droite identitaire, libéral et conservateur. Ce mouvement a pour vocation de s’inscrire dans la logique de la coalition des droites, de faire vivre cette coalition. Nous devons tirer les leçons des dernières élections législatives, qui ont abouti à un record de voix pour le camp national et nous pouvons nous en féliciter, même si à l’issue, nous n’avons pas eu de majorité.
Nous n’avons pas convaincu assez de Français. Certains de la droite et du centre se sont abstenus, n’ont pas fait barrage, mais n’ont pas franchi le pas. L’une des missions d’Identité, Libertés sera de réussir à convaincre ces Français.
Vous avez annoncé ne pas présenter de candidat face au Rassemblement national lors de la prochaine élection présidentielle : quel est l’avenir de votre mouvement ?
Je considère aujourd’hui que ce sont les électeurs qui ont décidé de faire le RN le premier parti de France, et par conséquence le premier parti au sein du camp national. Ainsi, la logique veut que Marine Le Pen soit la candidate la plus légitime pour porter ce camp national lors de l’élection présidentielle. Je soutiendrai cette candidature et je souhaite le faire dans le cadre d’une coalition aux élections législatives afin d’obtenir une majorité à l’Assemblée nationale.
Il faudra faire vivre cette logique, et ainsi mettre autour d’une table des partis complémentaires qui ont chacun leur singularité, mais qui s’accordent sur l’essentiel, à savoir la question migratoire et sécuritaire. Nous n’avons plus de temps devant nous. La course démographique est lancée. Nous voyons déjà les prémices de la guerre civile dans notre pays. Ma seule obsession, aujourd’hui, est la victoire du camp national.
Selon vous, le Rassemblement national est-il plus libéral qu’il y a quelques années ?
Sur la question de la dette de la France, à IDL, nous faisons un certain nombre de propositions qui ne sont pas portées par d’autres. Si je devais donner un exemple d’une politique qui est extrêmement coûteuse, c’est la question du logement social. En effet, un quart des logements sociaux en Europe sont en France. C’est un budget considérable, qui représente près de 35 milliards d’euros par an, bien plus que le budget du ministère de l’Intérieur.
Chaque année, la construction de nouveaux logements sociaux coûte 10 milliards d’euros par an. C’est une solution temporaire à des familles en difficulté, pour qu’elles puissent ensuite accéder à la propriété. Nous sommes dans un système de rente : ce sont des logements qui ne bénéficient pas aux Français, puisque la majorité est accordée à des immigrés ou à leurs descendants. Je pourrai également parler de la question de l’assistanat, il faut réformer le RSA qui coûte 13 à 15 milliards d’euros par an.
Vous qui êtes désormais députée européenne, est-ce que tout se joue à l’Europe ?
Une partie significative se joue là-bas. Évidement pas tout, car l’Union européenne a parfois bon dos, il est facile de dire que c’est à cause de l’UE que nous ne pouvons rien faire. Il y a des pays qui sont dans le même cadre législatif que nous, et ils ont pourtant de meilleurs résultats sur différents sujets. Ce n’est pas l’Union européenne qui nous impose cette politique d’aides sociales à l’égard des étrangers.
En revanche, ce qui est enthousiasmant, c’est que le groupe auquel j’appartiens au Parlement européen, ECR, a une influence. C’est encourageant puisque pour la première fois, le camp national français a réussi à faire adopter un amendement. En effet, lors de la dernière session, j’ai déposé un amendement sur les chrétiens irakiens menacés par une aggravation de la loi sur la charia. Nous pouvons donc réussir à bloquer des initiatives de gauche — je l’espère du moins sur les questions d’immigration.
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1 commentaire
theboxer974
Melonie est une modèle qui régularise les migrants lol.
Elle fait mieux que son prédécesseur pro migrants!
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