Le Washington Post refuse de soutenir Kamala Harris 

C’est un véritable coup de tonnerre dans le monde du journalisme, le Washington Post, journal acquis aux idées des démocrates, a décidé de ne soutenir aucun candidat pour l’élection présidentielle américaine de 2024.

Une volonté de retourner aux « racines » du Washington Post 

Le Washington Post, symbole de la presse progressiste, a récemment pris une décision étonnante en annonçant la fin de son soutien officiel aux candidats à la présidentielle. Ainsi, le quotidien refuse de prendre position dans le duel qui oppose Kamala Harris à Donald Trump. Pourtant, le Washington Post est un quotidien connu pour être pro-démocrate. Il s’agit d’un véritable camouflet pour la vice-présidente des États-Unis qui perd un allié médiatique de taille dans la course à la Maison-Blanche. En parallèle, Kamala Harris ne retrouve plus la dynamique des débuts de sa campagne et la potentielle victoire de Donald Trump devient de plus en plus probable.

William Lewis, le PDG du journal, a motivé cette décision en ces termes : « Le Washington Post ne fera pas de soutien à un candidat à la présidence lors de cette élection. Ni dans aucune élection présidentielle future. Nous revenons à nos racines de ne pas approuver les candidats à la présidence. Notre travail au Washington Post est de fournir, par le biais de la salle de rédaction, des nouvelles non partisanes pour tous les Américains, et des points de vue stimulants et rapportés de notre équipe d’opinion pour aider nos lecteurs à se faire leur propre opinion ». Cette décision du PDG fait écho à celle du quotidien The Los Angeles Times qui a aussi décidé de ne soutenir ni Kamala Harris ni Donald Trump.

Les syndicats en colère

Cependant, cette prise de position a entrainé des contestations au sein de la rédaction du journal. En effet, le rédacteur en chef du Washington Post, Robert Kagan a décidé de démissionner suite à la décision du PDG de ne soutenir aucun candidat. Ce dernier était un farouche anti-Trump, estimant à plusieurs reprises que l’ancien président des États-Unis était « un dictateur ». En somme, de nombreux journalistes du quotidien estiment que ne pas soutenir Kamala Harris entraine de facto un renforcement de la position de Donald Trump dans les sondages. Les lecteurs du Washington Post étant majoritairement des démocrates ou des libéraux. Toutefois, même si le quotidien se présente comme neutre aujourd’hui, il est peu probable d’imaginer que le Washington Post va s’éloigner de sa ligne progressiste.

Le syndicat du journal « La Guilde » a voulu réagir dans un communiqué pour dénoncer la volonté de neutralité du quotidien, soulignant sa « grande préoccupation ». Pour les syndicalistes : « une approbation pour Harris a déjà été rédigée, et la décision de ne pas publier a été prise par le propriétaire de The Post, Jeff Bezos. Nous voyons déjà des annulations d’abonnements de lecteurs autrefois fidèles ». Ainsi, le syndicat accuse explicitement le milliardaire propriétaire d’Amazon, Jeff Bezos, d’être à l’origine de la neutralité du journal. Il est possible également que certains démocrates comprennent que le vent est en train de tourner politiquement et se préparent donc à un retour de Donald Trump au pouvoir.