[Contrenquête] « Radical pragmatique » selon Le Parisien : qui est vraiment Abou Mohammed al-Joulani, ce djihadiste devenu maître de la Syrie ?

Un « radical pragmatique » ; « grand, bien charpenté, une barbe noire et l’œil vif » : les médias français semblent avoir accordé un traitement particulièrement favorable à Abou Mohammed al-Joulani, le nouveau maître de la Syrie. Pourtant, l’homme qui a renversé le régime de Bachar El-Assad en dix jours est loin d’être un enfant de chœur ou une alternative pacifiste au système existant.

Quand la gauche célèbre sans mesure le départ de Bachar

Bachar El-Assad fut un dirigeant terrible et sanguinaire : ce n’est pas pour rien que le peuple syrien l’a nommé le « Boucher de Damas ». Les scènes de liesse observées dans les rues des villes du pays en sont la preuve, le dictateur est parvenu à unifier le pays… contre lui. En fuite, peut-être en Iran ou en Russie, le despote a perdu en dix jours un pays qu’il contrôlait depuis vingt-quatre ans.

Alors, la gauche et le centre n’ont pas manqué de célébrer sans nuances son départ. On peut penser d’abord au post d’Emmanuel Macron sur X qui a déclaré : « L’État de barbarie est tombé, enfin. Je rends hommage au peuple syrien, à son courage, à sa patience. Dans ce moment d’incertitude, je forme pour lui des vœux de paix, de liberté et d’unité. » De son côté, le ministre des Affaires Étrangères démissionnaire, Jean-Noël Barrot, salue une « bonne nouvelle pour la liberté ». Pourtant, rien n’est moins sûr.

« À Alep, deuxième ville de Syrie, conquise par les rebelles islamistes : “Tu verrais tout le pain qu’ils distribuent, il y en a partout dans les rues” » titre Libération à la chute de la ville. Le journal de gauche en profite pour brosser un portrait particulièrement élogieux des « rebelles ». Dans Le Monde, on peut également lire un portrait manquant singulièrement d’acide sur le sulfureux islamiste.

Qui est vraiment Abou Mohammed al-Joulani ?

Né en 1982 à Deraa, dans le sud de la Syrie,