Société
Alice Cordier du collectif Némésis : « Tout ce que nous voulons, c’est que les femmes françaises retrouvent la paix »
Alice Cordier est militante et présidente du collectif Némésis qui se réclame du féminisme identitaire. Pour Livre Noir, elle revient sur la récente action qu’elle a organisée avec ses bénévoles au cours de la braderie de Lille 2023.
Les militantes du collectif Némésis ont arboré deux banderoles à Lille lors de la braderie de la ville. Sur l’une d’elle, déployée depuis l’hôtel Carlton, on pouvait lire : « Lectures salafistes dans les lycées de votre ville, vous sentez-vous en sécurité à la braderie de Lille ? ». La présidente du collectif, Alice Cordier, a également interpellé le ministre de l’Intérieur au sujet de la non-application des Obligations de quitter le territoire français (OQTF).
Quel était l’objectif de l’action du collectif Némésis à Lille ?
L’objectif de notre action était de dénoncer les différents manquements de la mairie de Lille. En l’espace de quelques années, la ville de Lille a en effet atteint un niveau sans précédent en termes d’insécurité. En 2022, les chiffres du ministère de l’Intérieur rapportent que Lille et Saint-Denis sont les premières dans le classement des violences de voie publique pour les villes de plus de 100 000 habitants. Lille totalise 1 473 déclarations de coups et blessures volontaires, soit 23% de plus qu’en 2021. Le sujet des violences conjugales, qui nous tient à cœur au sein du collectif Némésis, ne fait pas exception : Lille est en tête en termes de violences sexuelles, ces dernières ayant augmenté de 33% depuis 2021.
À ce constat alarmant pour les femmes (qui sont les premières victimes de l’insécurité) s’ajoute un scandale qui a secoué la ville. Une enquête du Figaro datant de mai 2023 a notamment révélé que des écrits salafistes étaient étudiés dans un lycée de la ville. Les lycéens du lycée Averroès y apprenaient entre autres que la mixité femme/homme est prohibée, qu’une femme ne doit pas être auscultée par un homme médecin, ou encore que l’apostasie doit être punie de mort !
Nous considérons que cet établissement représente un danger pour les femmes en véhiculant une idéologie misogyne, qui va à l’encontre des valeurs françaises et de la vision occidentale de la place de la femme. Nous avons donc voulu faire réagir les Lillois au sujet de la situation de leur ville.
🔴Au moins 3 de nos militantes dont @CordierAlice2 viennent de se faire interpeller et viennent de partir en GAV pour pour avoir déployé une banderole à l’hôtel Carlton à la #BraderieDeLille 🔴 pic.twitter.com/CQHB3XzPYY
— Collectif Némésis (@Coll_Nemesis) September 2, 2023
Pourquoi avoir personnellement interpellé le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin ?
J’ai eu la possibilité d’interpeller le ministre de l’Intérieur et de le questionner sur l’application des OQTF. Le ministre était en train de prendre un temps pour saluer des Français lors de la grande braderie, et pour répondre à leurs questions. Aussi, j’ai souhaité poser une question dont beaucoup de Françaises aimeraient avoir la réponse : qu’en est-il de la non-application des OQTF ?
Tout l’été, nous avons fait face à une série d’agressions sexuelles et de viols dans l’espace public par des hommes inconnus de leur victime, souvent migrants et fréquemment sous OQTF. Malheureusement, ce sont des profils qui ressortent beaucoup dans ce genre de crimes. Il serait temps que de véritables mesures soient mises en place. Après l’affaire Lola, le ministre avait demandé aux préfets de durcir l’application de ces OQTF mais les chiffres montrent que plus de 90% d’entre elles ne sont pas appliquées. Il me semblait donc légitime d’alarmer et de presser notre ministre sur cette question essentielle.
Libération a qualifié les banderoles de Némésis de « racistes », la maire de Lille, Martine Aubry, a quant à elle porté plainte contre votre collectif pour « incitation à la haine raciale ». Que pensez-vous de ces accusations ?
Ces accusations sont fausses et ne visent qu’à détourner l’attention des Lillois du naufrage de leur propre ville. Les banderoles de Némésis sont contrôlées préalablement par des avocats qui en vérifient la légalité, nous prenons toutes les mesures nécessaires pour ne pas discriminer qui que ce soit ou inciter à la haine envers une population. Madame Aubry devrait commencer par mettre de l’ordre dans sa ville plutôt que de perdre du temps avec un procès qu’elle perdra. Tout ce que nous voulons, c’est que les femmes françaises retrouvent la paix et ne soient plus victimes d’agressions. C’est tout. Si malheureusement les chiffres du ministère de l’Intérieur prouvent que de nombreuses violences sexuelles sont commises par des étrangers, nous n’y pouvons rien et nous en sommes les premières victimes.
Pour autant, dans un monde normal, dénoncer les violences faites aux femmes et la récurrence de certains profils d’agresseurs ne devrait pas mener à être étiquetées par des médias comme étant racistes ou autre. C’est une véritable double peine. Nous devrions plutôt travailler tous ensemble pour assurer un meilleur avenir aux générations qui viennent.
Vous avez aussi été qualifiées de « militantes d’extrême droite » dans la presse, alors que vous vous définissez vous-mêmes comme « féministes identitaires », comment percevez-vous cette qualification ?
Cette qualification vise également à décrédibiliser notre message. Ce sont les médias Libération, puis La Voix du Nord, qui ont utilisé ce terme. Nous pouvons ainsi remettre en question la neutralité de ces médias. Un article du Figaro est par ailleurs venu contrebalancer le manque de neutralité de ces deux médias. Certains journalistes militants tentent de nous coller une image d’extrémistes alors que chaque fait que nous dénonçons est prouvé et vérifiable. Cela les embête beaucoup que des femmes osent dénoncer l’impact d’une certaine immigration sur leur quotidien, car cela va à l’encontre de leur idéologie. Peut-être que pour eux la réalité est d’extrême droite. Je ne sais pas.
Quoi qu’il en soit, Némésis ne s’arrête pas là. Nous nous développons de jours en jours, nous avons toujours plus de nouveaux soutiens et gagnons en influence sur les réseaux sociaux. Notre objectif est de pouvoir porter la voix de nombreuses Françaises qui souffrent et craignent de sortir dans l’espace public. Nous savons que nous sommes dans le vrai, et d’autres actions de ce type auront lieu cette année.
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