Société
Comment les Français perçoivent-ils les violences sexistes et sexuelles des personnalités publiques ?
Un sondage commandé par Le Point et réalisé par Cluster 17 interroge les Français sur les violences sexistes et sexuelles des personnalités publiques, soulevant la question de la responsabilité de ces figures et des sanctions appropriées.
Le sondage réalisé par « Le Point » met en lumière deux critères prépondérants pour comprendre les attitudes des Français : l’âge et le niveau de diplôme. Les plus jeunes, malgré une sensibilité marquée aux causes féministes, se montrent plus indulgents envers la réhabilitation des condamnés. Ils estiment que les personnalités publiques ne doivent pas être systématiquement tenues à des standards exemplaires, exception faite des responsables politiques, pour lesquels ils ne manifestent aucune clémence. Les plus âgés et les moins diplômés adoptent une position bien plus stricte, favorisant des sanctions sévères et irrévocables.
Les Français les plus diplômés partagent, quant à eux, des points de vue similaires aux jeunes générations. Toutefois, un écart surprenant se dessine à gauche, où l’électorat ne semble pas totalement aligné avec les discours fermes des responsables politiques et militants féministes. Bien que ces derniers s’opposent souvent à toute forme de réhabilitation, l’électorat de gauche dans son ensemble refuse de sombrer dans un populisme pénal excessif.
La question de la réinsertion des condamnés pour violences sexuelles et sexistes divise la population. Environ 49 % des Français estiment qu’une personne ayant purgé sa peine doit pouvoir reprendre une vie sociale et professionnelle normale. Cette position est majoritaire chez les électeurs de gauche et les milieux progressistes. En revanche, 40 % des sondés, majoritairement issus des milieux conservateurs et populaires, rejettent cette possibilité, prônant un bannissement durable.
Une perception déformée des élites face aux violences sexistes et sexuelles
Le débat s’intensifie lorsque les condamnés appartiennent aux élites. Les Français se montrent partagés concernant les acteurs et sportifs : près de la moitié considèrent qu’ils ne devraient plus pouvoir exercer leur métier après leur condamnation. Pour les responsables politiques, en revanche, l’intransigeance est plus marquée. Seulement 26 % des sondés estiment qu’un élu condamné pour violences sexistes et sexuelles devrait pouvoir se représenter aux élections.
L’idée que les violences sexuelles et sexistes se concentrent davantage chez les élites politiques, sportives ou cinématographiques est très répandue. Ainsi, 44 % des sondés considèrent que le milieu politique est particulièrement touché, une perception plus marquée chez les extrêmes politiques et les moins diplômés. Le monde sportif suscite encore plus de suspicion, avec 49 % des Français estimant que les violences y sont plus présentes qu’ailleurs. Mais c’est dans le milieu cinématographique que les chiffres atteignent un sommet : 64 % des personnes interrogées partagent ce ressenti.
Cette sévérité à l’égard des politiques témoigne d’un sentiment profond que les élus doivent être exemplaires. Une partie significative des Français estime même que les responsables politiques bénéficient d’une justice plus clémente que celle réservée aux citoyens ordinaires. Cette perception, largement partagée par les électeurs des extrêmes, accentue encore la défiance envers la classe politique.
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