Politique
Le maire de Beaucaire maintient la crèche de Noël malgré l’interdiction
En cette période de Noël, la décision du maire de Beaucaire de maintenir l’installation de la crèche provençale dans les locaux de la mairie fait grand bruit.
En cette période de Noël, la décision du maire de Beaucaire de maintenir l’installation de la crèche provençale dans les locaux de la mairie fait grand bruit. Ce choix intervient malgré une interdiction provisoire prononcée par le tribunal administratif de Nîmes, saisi par la Ligue des droits de l’Homme (LDH). Cette dernière estime que la présence d’une crèche dans un lieu public constitue une atteinte au principe de laïcité.
Pour le maire Nelson Chaudon, cette interdiction représente une injustice. En réponse, il a organisé une votation citoyenne pour consulter les habitants de Beaucaire. La question posée était claire : « Êtes-vous favorable à l’exposition d’une crèche provençale en mairie, comme cela se fait depuis 10 ans ? »
La consultation, qui a eu lieu le dimanche 22 décembre, a donné un résultat sans appel : plus de 98 % des votants se sont exprimés en faveur du maintien de la crèche.
Une polémique récurrente
La crèche de Noël à Beaucaire n’en est pas à sa première polémique. Depuis plusieurs années, cette tradition provoque l’ire des associations anti-chrétiennes. La LDH, déjà à l’origine de nombreuses actions similaires à travers le pays, insiste sur l’importance de maintenir une stricte neutralité des institutions publiques face à tout signe catholique.
Cette association s’était par ailleurs illustrée en 2016 en s’opposant à l’interdiction du burkini sur les plages de Cannes, arguant d’une atteinte à la liberté individuelle. Elle avait également, avec les islamistes du Collectif contre l’islamophobie en France (CCIF), porté plainte contre l’historien Georges Bensoussan pour des propos jugés racistes. Ce dernier avait bien sûr été relaxé par la justice.
La mobilisation de Beaucaire et de son maire
Malgré la décision judiciaire, le maire Nelson Chaudon reste fermement attaché à la préservation de cette tradition. « La crèche provençale fait partie de notre identité culturelle et ne constitue en rien une atteinte à la laïcité », déclare-t-il. Il souligne par ailleurs que cette dernière est un élément du patrimoine local.
Le résultat de la votation renforce la légitimité du maire aux yeux des habitants. Ce score massif montre que les Beaucairois tiennent à leur crèche et rejettent les injonctions extérieures.
Un bras de fer juridique en perspective
Le maintien de la crèche pourrait toutefois entraîner des sanctions. Le tribunal administratif de Nîmes a rappelé que son interdiction s’appuyait sur la jurisprudence du Conseil d’État, qui impose une stricte neutralité dans les lieux publics. Nelson Chaudon s’expose au paiement d’une astreinte de 1 000 euros par jour de maintien.
Le dossier devrait être porté devant des juridictions supérieures, prolongeant un débat qui, bien au-delà de Beaucaire, interroge sur l’équilibre entre traditions locales, histoire de France et laïcité.
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