Le week-end précédant Noël a été marqué par une activité inhabituelle au centre pénitentiaire de Nantes-Carquefou. Avec près de 200 colis projetés dans l’enceinte de la prison en une seule journée, les surveillants ont assisté à une recrudescence inquiétante de ces livraisons clandestines.
Le 22 décembre, lors des heures de promenade, pas moins de 197 colis ont été recensés sur le site, un record. Parmi ces livraisons clandestines, un drone a particulièrement attiré l’attention : dans la nuit du 24 décembre, il s’est directement approché de la fenêtre de la cellule d’un détenu placé en quartier disciplinaire. Ce prisonnier, décrit comme dangereux et impliqué dans le narcotrafic, a ainsi reçu un téléphone portable et des stupéfiants, livrés en toute discrétion.
Les surveillants, choqués par cet épisode, pointent une hausse alarmante des intrusions de drones dans le périmètre. Malgré l’identification du détenu et du drone grâce aux systèmes de surveillance, la multiplication de ces incidents met en lumière les limites des moyens actuels pour contrer ce type de trafic.
Des moyens insuffisants face à une situation critique à Nantes
En 2024, les saisies au sein de la prison nantaise ont explosé : plus de 1 200 téléphones confisqués, contre 914 l’année précédente, et un doublement des armes récupérées. Pourtant, ces chiffres ne seraient que la partie émergée de l’iceberg, estime William Cozic, délégué syndical FO. Comme le rapporte Valeurs Actuelles, les réseaux clandestins, toujours plus actifs, profitent des failles dans la sécurité pour approvisionner les 915 détenus de l’établissement, souvent surpeuplé.
Les agents réclament des solutions concrètes, comme des dispositifs anti-drones performants ou un renforcement des équipes spécialisées. En attendant, les projections continuent, transformant certains week-ends en véritable « Noël improvisé », où les détenus reçoivent non seulement des téléphones et des stupéfiants, mais aussi des produits variés allant de la viande au fast-food encore chaud.
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