Face au retrait de C8, Canal + joue le coup de force contre l’Arcom

C’est un véritable coup de force qu’a réalisé le milliardaire Vincent Bolloré, ce jeudi 5 novembre. Après le retrait de C8 des fréquences hertziennes par l’Arcom décidée le 24 juillet dernier, puis la défaite en appel de la chaîne au Conseil d’Etat le 22 novembre dernier, le groupe Canal + a annoncé le retrait de ses quatre chaînes payantes de la TNT. Cette décision pourrait notamment avoir d’importantes conséquences sur le cinéma français.

L’affaire C8

Le bras de fer entre le groupe Canal + et l’Arcom ne date pas d’hier et ne se terminera pas demain. Si le géant de l’audiovisuel a acté ce jeudi 5 décembre le retrait de ses quatre chaînes payantes de la TNT, c’est en réaction à son violent combat contre l’Autorité de régulation de la communication audiovisuel et numérique. Point d’orgue du conflit : la chaîne C8, qui cumule pas moins de 29 sanctions de l’Arcom en dix ans, dont 7,6 millions d’euros d’amendes ces huit dernières années.

La chaîne de Cyril Hanouna avait d’ailleurs été au cœur des débats de la Commission d’enquête parlementaire sur l’attribution des fréquences TNT menée par le député LFI Aurélien Saintoul. Son audition, comme celle de Vincent Bolloré, avait à l’époque été particulièrement commentée. Les débats portaient également sur la reconduction de la fréquence de CNews, aujourd’hui première chaîne d’information en continu.

Alors, le 24 juillet dernier, l’Arcom a pris la décision de supprimer la fréquence accordée à C8, qui devrait disparaître des ondes avant mars. Si la chaîne était largement déficitaire, le groupe Canal + avait alors dénoncé cette décision, rejoint en cela par une grande partie des figures de la droite nationale qui avaient alors condamné une sanction « politique ». De fait, Vincent Bolloré est aujourd’hui, comme chacun sait, particulièrement attaqué pour ses idées de droite.

Contre l’Arcom, Canal + quitte la TNT… et le CNC

Alors, ayant perdu le procès en appel devant le Conseil d’État, le groupe Canal + a donc pris la décision de retirer ses quatre chaînes payantes de la TNT (Canal+, Canal+ Cinéma, Canal+ Sport, Planète). « Tirant les conséquences du retrait de la chaîne C8, première chaîne de la TNT, par l’Arcom et d’un environnement fiscal et réglementaire de plus en plus contraignant pour le groupe en France, Canal+ annonce le retrait de ses chaînes payantes de la TNT », a expliqué le groupe dans un communiqué de presse jeudi 5 décembre.

Mais ce n’est pas tout. Canal + a aussi annoncé dans le même communiqué son retrait du CNC, le Centre national de cinéma. En effet, le groupe a invoqué une « augmentation de sa taxe versée au CNC », et des « menaces sur son taux de TVA pourtant directement lié à son statut de premier financeur du cinéma français » – autant, selon le communiqué, de « décisions fiscales et réglementaires pénalisantes ». En effet, Canal + finance le cinéma français à hauteur de 200 000 000 d’euros.

Sans compter que la disparition programmée de C8 oblige le groupe Canal +, qui doit entrer en bourse ces jours prochains, à un plan social. Près de 250 salariés du groupe sont concernés.

Mais, fondamentalement, ce ne sera peut-être pas Canal + qui sortira perdant de cette affaire. En effet, le CNC, dont l’orientation à gauche n’est plus à démontrer, va tout de même devoir s’assoir sur les 200 000 000 d’euros du groupe pour financer ses films militants, à l’instar du Portrait de la jeune fille en feu, film LGBT mettant en scène la très gauchiste Adèle Haenel, ou des œuvres de l’inénarrable Gaspar Noé.

Liste non-exhaustive.

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