Société
Défi 100 hommes en 24h : une modèle OnlyFans comparée à Gisèle Pélicot
Lily Phillips, en réalisant le défi de coucher avec 100 hommes en 24 heures, voit son action comparée par le média « Positions revue » à l’affaire des viols de Mazan.
Le 7 décembre, un documentaire diffusé sur YouTube a plongé Lily Phillips, modèle OnlyFans de 23 ans, au cœur d’une polémique. Avec plus d’un million de likes sur sa page, la jeune femme a réalisé un événement pour le moins provocateur : coucher avec 100 hommes en 24 heures afin d’accroître sa notoriété. Si cette initiative était clairement volontaire et stratégique, elle a suscité des réactions partagées. Le média « Positions revue », suivi par 10 000 abonnés, a eu l’audace de comparer cet événement avec l’affaire Gisèle Pélicot.
Les 100 hommes qui ont participé à cela ne valent pas mieux que les prévenus de Mazan. Les producteurs qui ont créé cela ne valent pas mieux que Pelicot. Nous voyons ici que la reification du capitalisme patriarcal ne sera jamais combattue par la notion de “consentement”. https://t.co/29aVunLqnO
— Positions revue (@Positions_revue) December 11, 2024
Lily Phillips, qui revendique fièrement son travail sur OnlyFans, assume pleinement la nature commerciale de son activité. En revanche, l’amalgame opéré entre une performance sexuelle volontaire et les violences subies par une femme violée par une cinquantaine d’hommes et trahie par son mari est pour le moins abject. Cela reflète une tendance persistante à positionner les femmes en victimes, même lorsqu’elles choisissent, de leur propre chef, de monnayer leur corps dans un cadre économique précis.
Traumatisme ou stratégie marketing : l’ambiguïté d’un défi extrême
Les réactions sur les réseaux sociaux ont été vives et inquiètes. Nombre d’internautes ont exprimé leur malaise et leur empathie face à ce documentaire. « C’est vraiment triste » ou encore « Elle a l’air traumatisée », peut-on lire dans les commentaires. Pourtant, Lily Phillips, en pleurs dans sa vidéo, semble déterminée à aller encore plus loin. Elle a d’ores et déjà annoncé un nouveau défi : avoir des relations sexuelles avec 1 000 hommes en 24 heures.
Si cette stratégie suscite curiosité et réprobation, elle soulève avant tout des questions sur la responsabilité individuelle dans la création d’un marché qui instrumentalise le corps féminin. Ce documentaire met en évidence une réalité inconfortable : celles qui choisissent d’alimenter cette hypersexualisation féminine ne peuvent être exemptées de leurs responsabilités. Pouvons-nous donc accuser uniquement les hommes d’une situation que certaines femmes alimentent et dont elles tirent profit ?
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