Politique
Lyon : des riverains disent non à l’écologie punitive anti SUV
La municipalité verte de Lyon mettra en place à partir de juin des tarifs évolutifs basés sur le poids des véhicules. Cette décision est contestée par plusieurs habitants, même chose pour la piétonisation.
La municipalité de Lyon s’apprête à adopter jeudi sa nouvelle politique tarifaire en matière de stationnement. La mairie écolo mettra en place à partir de juin 2024 des tarifs évolutifs basés sur le poids des véhicules, pour « garantir un meilleur partage de l’espace public ». Cette décision est contestée par plusieurs habitants. Par l’intermédiaire de l’avocate Mélanie Hamon, les riverains en colère veulent engager une action en justice devant le tribunal administratif contre cette nouvelle réglementation tarifaire.
Un recours à venir contre la tarification « SUV » du stationnement
La mairie doit adopter ce jeudi les nouveaux tarifs du stationnement en fonction du poids des véhicules. Une mesure contestée par plusieurs riverains. Le premier tarif « réduit » (15 euros par mois) concernera les véhicules à essence de moins d’une tonne et les véhicules électriques de moins de 2200 kilogrammes. La deuxième catégorie, dite « standard » (30 euros par mois), sera appliquée aux voitures à essence pesant entre 1000 et 1525 kilogrammes ainsi qu’aux hybrides rechargeables de 1000 à 1900 kilogrammes. Enfin, la dernière catégorie, appelée « majorée »(45 euros par mois), sera destinée aux véhicules à essence de plus de 1525 kilogrammes, aux hybrides rechargeables de plus de 1900 kilogrammes et aux véhicules électriques de plus de 2100 kilogrammes. Environ 60 % des véhicules immatriculés à Lyon seront touchés par le tarif standard, tandis que 20 % seront concernés par les tarifs réduits et majorés.
« On nous parle de tarification sociale, mais cela ne concerne qu’une minorité de personnes. Lorsque j’ai vu cette mesure initialement, j’ai pensé que c’était une bonne idée, car c’était à la fois écologique et social. Cependant, en y regardant de plus près, de nombreuses personnes ne seront dans aucune catégorie. À mon avis, ce type de mesure contribue à l’exode des habitants du centre-ville de Lyon », analyse Me Hamon. Un recours devrait être déposé devant le tribunal administratif dans les deux mois à venir.
Lyon : les riverains disent stop à la piétonisation
En mai dernier, près d’une vingtaine d’associations de résidents et de commerçants ont saisi le tribunal administratif de Lyon pour contester la future zone à trafic limité dans la Presqu’île. Elles dénoncent l’absence d’étude d’impact concernant la piétonisation du centre-ville de Lyon. Neuf mois plus tard, leur demande n’a pas avancé. Les associations ont donc décidé de porter leur affaire devant le Conseil d’État. « La métropole n’a pas encore fourni de dossier et notre cas n’a pas été examiné alors que les travaux ont déjà commencé. Aucune étude d’impact n’a été menée avant la prise de décision, ce qui est illégal », se plaint Maxime Le Moing de l’Association pour le Développement de la Presqu’île de Lyon (ADPL).
Les différents collectifs ont également adressé une lettre à la préfecture du Rhône pour demander que ces études d’impact soient rendues publiques. Le 21 février 2018, la cour administrative de Paris avait annulé l’arrêté de la ville de Paris interdisant la circulation automobile sur les berges de la rive droite de la Seine, estimant que la décision de la maire Anne Hidalgo avait été prise « après une enquête publique basée sur une étude d’impact (…) comportant des inexactitudes, des omissions et des insuffisances concernant les effets du projet sur la circulation ».
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