Jordan Bardella : « Ce budget fait les poches de la France du travail »

Lors de sa visite au Mondial de l’Auto ce mercredi 16 octobre, Jordan Bardella n’a pas seulement pris position sur les défis de l’industrie automobile européenne face à la concurrence chinoise. Il a aussi lancé une charge contre le budget du gouvernement de Michel Barnier, qu’il estime être une trahison pour les classes populaires et moyennes.

Bardella fustige un budget « de continuité »

Pour le président du Rassemblement National, ce budget ne représente pas une rupture, mais bien la poursuite des mesures qui ont conduit la France dans une situation budgétaire catastrophique : « Ce budget fait les poches de la France du travail, il va faire peser sur nos compatriotes, sur les classes populaires et moyennes, une augmentation des taxes sur l’électricité, du coût du travail, et peut-être même une augmentation des prix du gaz, ce qui est une aberration. »

Il critique également l’augmentation du budget de l’aide médicale d’État, tout en soulignant, non sans une certaine satisfaction, que le gouvernement a reculé sur ce point sous la pression du RN.

« Il n’y a rien de plus politique qu’un budget. Voter ou non un budget détermine quels sont les partis d’opposition et ceux dans la majorité », poursuit-il. En somme, refuser ce budget, c’est marquer une opposition ferme non seulement à la politique économique du gouvernement, mais aussi à sa philosophie de gestion de l’État. Et selon Bardella, si Michel Barnier persiste à suivre les traces d’Emmanuel Macron, « ce gouvernement tombera. »

« Nous voterons évidemment contre le budget »

Interrogé sur la position du Rassemblement National face à ce projet, Bardella est catégorique : « Nous voterons évidemment contre le budget ». Avant même que la question d’une motion de censure ne se pose, Bardella entend peser dans les débats à l’Assemblée nationale, et faire adopter « un maximum de nos mesures qui prennent en compte l’urgence sociale et les difficultés des Français à boucler la fin du mois ».

À la perspective d’une commission d’enquête parlementaire sur la gestion des comptes publics, le jeune leader du RN exige des explications de la part de Bruno Le Maire et du Président, ajoutant qu’il s’attend à ce qu’ils « s’excusent pour la gestion désastreuse des finances publiques, qui pèsera sur les générations futures avec une dette colossale ».

Ces propos font écho à une demande déjà formulée par Bardella lors des élections législatives : celle d’un audit des comptes de la Nation. Il y a encore deux mois, cette revendication suscitait scepticisme et raillerie parmi ses adversaires politiques. Pourtant, l’eurodéputé persiste et affirme qu’il y a eu « à minima de l’amateurisme, au pire de la dissimulation » dans la gestion budgétaire du pays.

Par ailleurs, le RN a dévoilé ce matin ses contre-propositions budgétaires. Le véritable enjeu sera désormais de transformer ces propositions en adoption à l’Assemblée. Mais comme l’a souligné le président du parti, « rien ne peut se faire sans le Rassemblement National aujourd’hui. »