Politique
Décès de Marie-France Garaud, éminence grise de la souveraineté française
Marie-France Garaud, ancienne conseillère de Georges Pompidou et de Jacques Chirac, est décédée à l’âge de 90 ans. Retour sur le parcours de cette figure influente et controversée de la Ve République.
Marie-France Garaud, figure emblématique et influente de la politique française des années 1970 et 1980, est décédée à l’âge de 90 ans le 22 mai 2024. Connue pour son rôle de conseillère auprès de deux présidents de la République, Georges Pompidou et Jacques Chirac, elle a marqué son époque par sa capacité à naviguer dans les coulisses du pouvoir avec une influence souvent déterminante.
Une carrière de conseillère politique influente
Née dans les années 30, elle commence sa carrière dans le domaine juridique avant de se tourner vers la politique. En 1959, elle entre au cabinet de Michel Debré, alors Premier ministre sous la présidence de Charles de Gaulle. Mais c’est véritablement en 1962, lorsqu’elle rejoint le cabinet de Georges Pompidou, qu’elle commence à se faire un nom dans le monde politique.
Georges Pompidou, alors Premier ministre, devient son mentor politique. Elle l’accompagne lorsqu’il accède à la présidence en 1969. Dans l’ombre de Pompidou, Garaud joue un rôle crucial dans l’élaboration des politiques publiques, notamment en matière économique et sociale.
Après la mort de Pompidou en 1974, Marie-France Garaud se rapproche de Jacques Chirac. Ensemble, ils travaillent à la consolidation du Rassemblement Pour la République (RPR), fondé en 1976. Elle devient l’éminence grise de Chirac, participant à ses côtés à plusieurs campagnes électorales importantes. Leur collaboration est marquée par des succès, mais aussi par des tensions croissantes qui finiront par mener à leur séparation politique dans les années 80.
L’échec de la candidature Garaud
En 1981, Marie-France Garaud décide de se présenter à l’élection présidentielle. Sa campagne est axée sur un « réarmement moral » de l’Occident et une critique sévère de l’intégration européenne. Cependant, elle ne parvient pas à obtenir un soutien significatif, recueillant seulement 1,33 % des voix au premier tour. Cet échec électoral ne diminue en rien sa détermination à défendre ses convictions.
Tout au long de sa carrière, Garaud reste une voix dissidente et critique de l’Union européenne. En 1992, elle s’engage contre le traité de Maastricht, et en 1999, elle est élue députée européenne sur une liste souverainiste conduite par Charles Pasqua et Philippe de Villiers. Elle utilise cette tribune pour continuer à plaider en faveur de la souveraineté nationale et contre ce qu’elle perçoit comme une perte d’indépendance de la France au sein de l’Europe.
Une influence intellectuelle et des prises de position controversées
En effet, Marie-France Garaud est également connue pour ses prises de position souvent controversées. Elle soutient la peine de mort et critique vigoureusement les dirigeants français qu’elle juge trop conciliants avec l’Allemagne et l’Union européenne. En 2017, elle apporte son soutien à Marine Le Pen lors de l’élection présidentielle, affirmant que celle-ci est « la seule candidate qui n’est pas pieds et poings liés devant les Allemands ». Cette prise de position, bien que critiquée, témoigne de sa fidélité à ses convictions souverainistes et de son rejet de l’Europe fédérale.
En dehors de la politique, Garaud a fondé en 1982 l’Institut international de géopolitique, une organisation qu’elle a dirigée et qui publiait la revue trimestrielle Géopolitique. Jusqu’à la fin de sa vie, elle continue de s’exprimer sur les sujets qui lui tiennent à cœur, contribuant au débat public avec une voix distincte et souvent discordante.
À lire aussi : CNews : 50 000 euros d’amendes pour des propos de Geoffroy Lejeune
1 commentaire
Parlement européen : le parti allemand AfD exclut par le groupe ID
[…] À lire aussi : Décès de Marie-France Garaud, éminence grise de la souveraineté française […]
Signaler un abusLoading