Du Nil au Jourdain, depuis les chrétientés : un an après le 7 octobre

Le Jourdain, fleuve où le Christ a été baptisé, est aujourd’hui la frontière naturelle qui sépare l’État hébreu du royaume hachémite de Jordanie. J’approche de cette frontière par la route de la mer Morte. Nous ne captons que la radio israélienne, et le signal GPS de la voiture est partiellement brouillé. Plus j’approche, plus je réalise que, malgré la volonté de la Jordanie d’apaiser les tensions, la vigilance est de mise. Ici, les chrétiens d’Orient sont sous la menace de l’embrasement total de la région.

Cet article est issu de notre nouveau magazine Trump, l’homme à abattre, à retrouver dans tous les kiosques et sur notre site Internet ! 

À l’est du Jourdain

En marchant sur les traces du Messie, j’aperçois cette frontière où se font face les drapeaux jordanien et palestinien. Malgré la guerre, ici la vie continue, et je remarque, de chaque côté de la rive, des civils venus se baigner dans cette eau sacrée. La frontière semble stable et paisible, mais la réalité conflictuelle de la situation est bien présente.

À l’occasion du dimanche de Pâques, les cloches de la cathédrale grecque-melkite d’Amman résonnent pour annoncer la résurrection du Christ. Après avoir quitté la messe et en profitant des festivités pascales, on se rend vite compte que la dynastie hachémite, descendante directe du prophète Mahomet, a fait de son royaume le pays le plus sûr et le plus stable de la région. Les églises sont particulièrement gardées en période de fête chrétienne : la Jordanie cherche à éviter toute hostilité communautaire pouvant déstabiliser le royaume, comme ce fut le cas dans les années 1970 avec l’épisode du Septembre noir, où, après avoir créé une forme d’État dans l’État, les combattants palestiniens de l’OLP avaient été chassés de J