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Le socialisme en Argentine : AFUERA !

Après un mois de présidence, Javier Milei, présenté comme un « ultra-libérale » met en place un « méga décret » afin de « libérer » l’économie argentine.

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Le socialisme en Argentine : AFUERA !

Élu à la surprise générale en décembre dernier, Javier Milei, l’actuel président de l’Argentine, avait promis de libéraliser l’économie et de tronçonner les dépenses publiques. Très fort en communication et faisant fi du politiquement correct, l’ancien économiste s’était filmé en train de supprimer un à un les différents ministères qu’il jugeait obsolètes. Ainsi, le ministère de la Culture, le ministère de la Femme et du Genre, le ministère des Travaux Publics, le ministère des Transports, AFUERA !

Celui que l’on surnomme le Trump d’Amérique du Sud souhaite instaurer une économie de marché, libre, loin du socialisme agressif qui sévit depuis bien trop longtemps en Argentine. Il avait d’ailleurs été largement élu en décembre dernier avec un slogan très clair : «Viva la libertad carajo » (Vive la liberté, merde !). Javier Milei n’a pas perdu de temps. Son costume de Président à peine enfilé, il dévaluait déjà la monnaie nationale. Cette dernière était passée de 400 à 800 pesos pour 1 dollar. Dernièrement, Javier Milei a entrepris de nombreuses réformes pour changer radicalement le modèle économique argentin.

Argentine : même de l’autre côté de l’Atlantique, la CGT est là

Le président argentin fait face depuis ce mercredi 24 janvier à une grève générale, lancée à l’appel de la CGT, le principal syndicat du pays, qui s’inquiète des mesures libérales mises en place. Et oui, même de l’autre côté de l’Atlantique, les CGTistes œuvrent pour votre bien… En Argentine, 40% des gens vivent sous le seuil de pauvreté, et l’inflation a augmenté de 200% en seulement un an.

Pour remédier à cette situation plus que délicate, le gouvernement argentin a annoncé la réduction en ce début d’année des subventions aux transports et à l’énergie. Javier Milei juge d’ailleurs que ces subventions augmentent le prix pour le consommateur. « L’État soutient artificiellement des prix très bas via ces subventions, pour faire croire aux gens qu’ils ont de l’argent, mais (…) ce n’est pas gratuit et les gens le payent en inflation », a justifié le ministre de l’Économie, Luis Caputo.

« Décret de nécessité et d’urgence »

Le 20 décembre dernier, Javier Milei informait de la mise en place d’un « méga décret ». Ce dernier, comprenant 366 articles résumés en 30 points clefs, a pour but de libérer de nombreux secteurs de l’économie du poids de l’État. Intitulé le « décret de nécessité et d’urgence » (DNU). L’objectif, selon le Président argentin, « est de commencer le chemin vers la reconstruction du pays, de rendre la liberté et l’autonomie aux individus et de commencer à désarmer l’énorme quantité de régulations qui ont retenu, entravé et empêché la croissance économique dans notre pays ». Parmi les nombreuses mesures mises en place se trouvent notamment : l’abrogation de la loi encadrant les loyers, « pour que le marché immobilier recommence à fonctionner sans problème ». Selon la chambre immobilière argentine, les prix ont considérablement chuté, un mois après l’application de la mesure, de 20% et le nombre de logements disponibles a doublé.

Enfin, dans le but de montrer l’exemple, le Président récemment élu a supprimé 9 ministères sur 18. Les secrétariats et directions générales ont été abaissés de 106 à 54. Une « réduction de 34% des postes politiques de l’État », a expliqué le ministre de l’Économie. Les publicités de l’État ont quant à elles été supprimées, et les chantiers publics qui n’ont pas commencé ne seront pas lancés. « Les chantiers d’infrastructure en Argentine seront réalisés par le secteur privé, car l’État n’a ni argent ni financement pour les mener à bien », a également souligné le ministre.

Vis-à-vis des manifestants, Javier Milei semble très peu inquiet. Il fait facturer les frais de sécurité des manifestations aux syndicats. Plusieurs syndicats ont déjà reçu une amende de 56 millions de pesos pour des manifestations organisées après son élection. La CGT en Argentine, AFUERA ?

 

À lire aussi : Javier Milei : le dynamiteur argentin

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