Société
Les syndicats annoncent une grève illimitée à la SNCF dès le 11 décembre
Les syndicats de la SNCF annoncent une grève illimitée à partir du 11 décembre, protestant contre le démantèlement de Fret SNCF et l’ouverture à la concurrence, menaçant les déplacements de fin d’année.
Les syndicats de la SNCF appellent à une grève illimitée à partir du 11 décembre, quelques jours avant les vacances de Noël, pour protester contre le démantèlement de Fret SNCF et l’ouverture à la concurrence. L’intersyndicale, composée de la CGT-Cheminots, UNSA-Ferroviaire, SUD-Rail, et CFDT-Cheminots, a annoncé samedi ce mouvement reconductible, en parallèle d’une « journée d’ultimatum » prévue pour le 21 novembre. Selon les syndicats, la direction n’a pas répondu aux demandes lors de la dernière réunion de conciliation, ce qui a motivé ce préavis de grève. Cette décision risque d’affecter les voyageurs à l’approche des fêtes de fin d’année.
Démantèlement de Fret SNCF : un moratoire réclamé
La question du démantèlement de Fret SNCF est au cœur des revendications syndicales. Cette filiale, qui emploie environ 5 000 personnes, doit cesser ses activités au 1er janvier pour être divisée en deux nouvelles entités : Hexafret, qui assurera le transport de marchandises, et Technis, en charge de la maintenance des locomotives. Cette réorganisation s’inscrit dans un plan de discontinuité négocié par l’État français avec la Commission européenne afin d’éviter une procédure de redressement contre la société, qui a reçu des aides d’État jugées illégales entre 2005 et 2019, estimées à près de 5 milliards d’euros.
🚨 Préavis de #greve déposé par les quatre fédérations #cheminotes 🚨
1⃣ : une journée ultimatum le #21novembre
2⃣ : un mouvement reconductible à partir du 11 décembre 19h🤜 La balle est dans le camp du @gouvernementFR et du @GroupeSNCF dès maintenant ! pic.twitter.com/JxQzf4z24R
— SUD-Rail Fédération ⏚ (@Fede_SUD_Rail) November 9, 2024
Les syndicats considèrent ce plan comme une mesure précipitée et appellent à la mise en place d’un moratoire. « Ce moratoire est indispensable pour permettre aux différents acteurs de se réunir et de trouver des solutions assurant la continuité de Fret SNCF et son développement à long terme », explique le secrétaire fédéral de SUD-Rail, Julien Troccaz. Il évoque également la souffrance des employés, qui sont plongés dans l’incertitude quant à leurs conditions de travail et leurs droits sociaux au sein des nouvelles structures.
La question de l’ouverture à la concurrence et du « morcellement » dans cette grève
Outre le cas de Fret SNCF, les syndicats dénoncent l’ouverture à la concurrence des activités TER, Transilien et Intercités, qu’ils perçoivent comme une forme de « balkanisation du réseau ». En décembre, des cheminots de SNCF Voyageurs seront transférés dans des filiales spécifiques de la SNCF pour répondre aux appels d’offres régionaux. Les syndicats craignent une fragmentation des règles sociales et un « dumping social » au sein des différentes entités de la SNCF.
Thomas Cavel, secrétaire général de la CFDT-Cheminots, estime que la situation exige une négociation. « Entre aujourd’hui et les vacances de Noël, il y a plus d’un mois et demi. C’est une opportunité pour relancer le dialogue social et trouver une solution dans l’intérêt collectif », souligne-t-il.
Un conflit social qui pourrait perturber les fêtes de fin d’année
Si aucun accord n’est trouvé, les voyageurs risquent de subir les effets de cette grève pendant les fêtes, période de fort trafic ferroviaire. Cette situation rappelle les mouvements de grève passés, notamment en février dernier, où une grève des contrôleurs avait perturbé un week-end de vacances scolaires, et en décembre 2022, où des centaines de TGV avaient été annulés en raison d’un autre conflit social.
Le ministre des Transports, François Durovray, a réagi sur France Info en soulignant l’importance du dialogue pour éviter une paralysie du pays à l’approche des fêtes. Il a rappelé que l’État, actionnaire de la SNCF, jouera un rôle de médiateur dans les discussions pour garantir la qualité du service public et éviter de pénaliser les Français.
Les prochains jours seront cruciaux pour les négociations entre syndicats et direction de la SNCF.
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