Société
Bruno Retailleau apporte son « soutien » à une association interdisant le port du voile pour ses employées
À Nancy, deux employées musulmanes de l’Association Accueil et Réinsertion Sociale doivent retirer leur voile ou être licenciées suite à une modification du règlement intérieur. Face à ce litige sur port du voile, le ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau a exprimé son « soutien » à l’association.
Le 10 août, le conseil de l’Association Accueil et Réinsertion Sociale (AARS) de Nancy, un « opérateur de l’État », a mis à jour son règlement intérieur, qui était devenu désuet, a expliqué un délégué syndical SUD à l’AFP. Lors de cette révision, une clause de neutralité (religieuse, politique et philosophique) a été introduite, selon un communiqué du syndicat.
Cette modification du règlement interne de l’Association Accueil et Réinsertion Sociale (AARS) de Nancy, qui inclut désormais une clause de neutralité, impacte l’emploi de deux salariées portant le voile, selon les alertes d’un syndicat. Le 19 septembre, « deux salariées de confession musulmane » portant le voile ont eu un entretien avec la présidente de l’association pour discuter de cette nouvelle règle, indique SUD. « Trois options leur ont été présentées » : retirer leur voile, accepter une rupture conventionnelle, ou faire face à un licenciement, selon le syndicat. Les employées devaient répondre à la direction jeudi, mais étant en arrêt maladie, elles n’ont pas encore donné leur réponse, précise une source syndicale, qui dénonce la « brutalité de la situation ».
Bruno Retailleau assume la lutte contre le séparatisme
«Il est inacceptable que des individus cherchent à se soustraire aux règles communes en matière de laïcité», a déclaré ce vendredi 27 septembre sur X le ministre de l’Intérieur, Bruno Retailleau. «Je soutiens cette association, opérateur de l’État, qui ne fait que respecter la loi. En tant que ministre de l’Intérieur, je mènerai sans relâche la lutte contre le séparatisme.»
Contactée par l’AFP, la direction de l’AARS n’a pas donné suite. «Comment peut-on accepter une restriction des libertés individuelles, des opinions politiques ou des convictions philosophiques dans un secteur constamment traversé par des problématiques sociales, sociétales, politiques, religieuses et philosophiques ?» s’est interrogé SUD.
Selon le syndicat, la direction justifie sa décision en affirmant que les employés de l’association exercent une mission de service public et doivent donc respecter les mêmes obligations que les fonctionnaires, qui sont soumis, conformément à la loi, au devoir de neutralité. Un rassemblement est prévu mercredi à Nancy, à l’appel du syndicat, lors du prochain conseil d’administration de l’AARS, pour «demander le retrait de la clause de neutralité».
Interdiction de l’abaya
Dans le même temps, ce vendredi 27 septembre, Le Conseil d’État a validé l’interdiction définitive de l’abaya qui, selon lui, « manifeste ostensiblement une appartenance religieuse ». rejetant ainsi les recours des associations déjà déboutées en référé l’année précédente. Les organisations La Voix lycéenne, Le Poing levé et Action Droits des Musulmans (ADM), ainsi que le syndicat SUD éducation, « ne peuvent légitimement demander l’annulation de la note de service » du 31 août 2023, par laquelle le ministre de l’Éducation avait interdit les tenues telles que l’abaya ou le qamis dans les écoles, selon la décision rendue vendredi.
Un an après c’est une victoire pour Gabriel Attal face à l’islamisme ; reste à voir quelles seront celles de Bruno Retailleau.
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