Blanche-Neige : Disney mise sur une promotion minimaliste face aux controverses

Le remake en live-action de Blanche-Neige, réalisé par Marc Webb et produit par Disney pour un budget de 269,4 millions de dollars, s’apprête à sortir ce 21 mars dans un climat particulier. Contrairement aux habitudes du studio, aucune grande première hollywoodienne n’est prévue. Disney a choisi une stratégie discrète, marquée par une réduction drastique des événements promotionnels, en réponse aux multiples polémiques qui ont émaillé la production du film.

La première mondiale aura lieu le 15 mars prochain au El Capitan Theatre à Los Angeles, en présence de Rachel Zegler (Blanche-Neige) et Gal Gadot (la Méchante Reine). Néanmoins, l’événement sera limité : seuls quelques photographes soigneusement sélectionnés et une équipe interne de Disney seront autorisés à couvrir la soirée. La plupart des médias traditionnels n’y auront pas accès, une décision qui, selon Variety, reflète le désir du studio de limiter l’exposition face aux multiples polémiques accumulées.

Le choix de Rachel Zegler, actrice d’origine latino-américaine, pour incarner Blanche-Neige a suscité la houle des spectateurs dès l’annonce du casting. Certains fans ont pointé du doigt son physique, éloigné du teint « blanc comme la neige » du personnage du dessin animé de 1937. La polémique s’est intensifiée en 2022, lorsque Zegler a qualifié cette version originale de « dépassée » dans une interview à ExtraTV. « On n’est plus en 1937… Blanche-Neige ne va pas être sauvée par le prince et elle ne va surtout pas rêver du grand amour. Elle rêve d’être une chef, une dirigeante », avait-elle déclaré. Elle avait également décrit le prince charmant comme un « stalker » qui vole un baiser sans consentement, provoquant un tollé parmi certains spectateurs.

La controverse ne s’est pas arrêtée là. L’acteur Peter Dinklage, connu pour Game of Thrones et atteint d’achondroplasie, a étrillé le projet en 2022 : « Sans vouloir offenser qui que ce soit, j’ai été un peu surpris lorsqu’ils ont annoncé qu’ils confiaient le rôle de Blanche-Neige à une actrice latino. […] Vous êtes progressiste d’une certaine manière mais vous continuez à raconter cette histoire arriérée à propos de sept nains vivant ensemble dans une grotte… Qu’est-ce que vous faites ? » Face à ces admonitions, Disney a décidé de remplacer les acteurs par des nains en images de synthèse et de supprimer la mention « et les sept nains » du titre officiel.

Les déclarations plus que politiques de Rachel Zegler ont ajouté une couche de discorde à l'affaire. Après la victoire de Donald Trump en novembre 2024, elle a publié sur ses réseaux sociaux : « Va te faire foutre, Trump ! Que les partisans de Trump… et Trump lui-même ne connaissent jamais la paix ! » Elle s’est ensuite excusée pour ces propos. L’actrice a également affiché son soutien à la cause palestinienne. À l’inverse, Gal Gadot, d’origine israélo-américaine, a toujours défendu Israël et s’est exprimée à l’Anti-Defamation League contre l’antisémitisme.

Disney a donc revu ses ambitions promotionnelles à la baisse. Les grandes soirées prévues à Londres et Los Angeles ont été annulées, remplacées par une poignée d’événements encadrés. Rachel Zegler et Marc Webb présenteront le film en Espagne. L’actrice animera une projection spéciale à Broadway. Gal Gadot a toutefois fait une apparition sur Good Morning America. Sur YouTube, la bande-annonce a déjà atteint 11,8 millions de vues, signe que l’intérêt reste vif malgré les controverses. Polémique ou pas, Blanche-Neige intrigue toujours. Le verdict tombera le 21 mars prochain en salles.

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