Au sein d’un contexte dans lequel l’insécurité se fait de plus en plus sentir, près de 7 Français sur 10 estiment que le gouvernement néglige leur sécurité : 69 % des sondés ont répondu « non » à la question de savoir si le gouvernement prenait suffisamment en compte la sécurité, tandis que 30 % ont estimé le contraire. Seul 1 % des participants n’a pas pris position. En 2022, ils étaient 43 % à répondre « oui », contre 57 % « non ».
Une question de générations
La tranche d’âge la plus critique semble être celle des 50-64 ans, avec 79 % de réponses négatives. Au-delà de cette catégorie, plus de 60 % des personnes interrogées dans toutes les tranches d’âge expriment leur mécontentement, bien que les 18-24 ans soient légèrement moins nombreux à se déclarer insatisfaits (66 %).
Concernant les différences socioprofessionnelles, elles sont également notables : les personnes issues des catégories populaires (CSP-) se montrent particulièrement critiques, avec 77 % de réponses négatives, contre 59 % chez les CSP+ et 71 % chez les inactifs.
Droite, gauche : des opinions contrastées
Sur le plan politique, la droite dans son ensemble s’oppose au gouvernement sur cette question. 79 % des sympathisants des Républicains et 89 % des proches du Rassemblement national estiment que l’État néglige la sécurité. En revanche, les électeurs soutenant le gouvernement, notamment ceux de la majorité présidentielle, sont plus enclins à juger positivement les efforts gouvernementaux (59 % de « oui »).
Quant aux sympathisants du Parti socialiste, ils sont 43% à penser que le gouvernement ne se soucie pas assez de leur sécurité, 7 points de moins que ceux de La France insoumise.
Une proposition de loi pour renforcer la sécurité
Dans ce contexte d’insécurité croissante qui se reflète sur le ressenti des Français, une proposition de loi visant à renforcer la lutte contre le narcotrafic et la criminalité organisée est actuellement sur la table, avec l’objectif de la faire adopter dès 2025. Ce vendredi, les ministres de la Justice et de l’Intérieur se rendront à Marseille pour annoncer plusieurs mesures face à l’escalade de violence liée aux narcotrafiquants, notamment avec l’implication de jeunes tueurs à gages.
Didier Migaud a affirmé que le gouvernement est favorable aux propositions issues de la commission d’enquête sénatoriale sur le narcotrafic, et que la création d’un parquet national spécialisé dans ce domaine pourrait être une solution. Il a aussi souligné la nécessité de mener des campagnes de sensibilisation aux dangers de la drogue, tout en se montrant favorable à une meilleure gestion des amendes pour les consommateurs.
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