Mobilisation en Corse : la jeunesse se lève pour défendre la langue corse

La décision de la cour administrative de Marseille, rendue mardi 19 novembre 2024, déclarant anticonstitutionnel l’usage de la langue corse au sein de l’Assemblée territoriale de Corse, a provoqué une vague d’indignation en Corse. Jeudi 28 novembre, les mouvements Ghjuventù Indipendentista (« Jeunesse indépendantiste » en corse) et Ghjuventù Paolina ont organisé une conférence de presse devant le Palais national à Corte, appelant le peuple corse à une mobilisation massive.

La jeunesse corse en première ligne

Dénonçant la volonté de « l’État et de la justice coloniale de faire disparaître les langues minoritaires », les syndicats étudiants ont lancé un appel à manifester le dimanche 1er décembre à Corte. Face à cette décision administrative, les jeunes étudiants ont affirmé leur attachement profond pour leur langue maternelle.

Comme le rapporte Corse-Matin, des lycéens et étudiants ont multiplié les actions symboliques et parfois musclées pour exprimer leur opposition. À Bastia, une cinquantaine d’élèves du lycée maritime ont bloqué leur établissement dès 8 heures du matin. Dans l’après-midi, une trentaine de jeunes, certains cagoulés, ont bloqué l’accès à la préfecture de Haute-Corse. Une banderole inscrite en langue corse proclamait : « Vous ne nous empêcherez pas de parler notre langue ». Les manifestants ont également lancé des projectiles et incendié des poubelles, sous la surveillance des forces de l’ordre.

Une lutte pour la langue corse et l’identité de l’île

Les jeunes militants rappellent que leur mobilisation s’inscrit dans un élan plus large, soutenu par les élus insulaires comme Gilles Simeoni et Marie-Antoinette Maupertuis. Ils demandent la généralisation de l’enseignement et de l’usage du corse, affirmant que cette langue est essentielle à l’identité de l’île.

Le mouvement, qui gagne en intensité, reflète une prise de conscience croissante parmi la jeunesse corse face à ce qu’elle perçoit comme une menace pour sa culture.

A lire aussi : Corse : des habitants de Bastia se lèvent face à l’insécurité