Politique
« Tu vas le payer ! » : Naïma Moutchou dénonce les menaces de Manuel Bompard
« Une ligne rouge a été franchie. » Dans un communiqué publié ce vendredi 29 novembre 2024, Naïma Moutchou, vice-présidente de l’Assemblée nationale et députée du Val-d’Oise, dénonce des menaces proférées à son encontre par le député Manuel Bompard (LFI) lors de l’épineux débat sur la réforme des retraites de la veille.
« Une ligne rouge a été franchie », dénonce Naïma Moutchou. Des six vice-présidents du perchoir, elle est pourtant la plus calme.
Ça suffit. pic.twitter.com/zB524dlp7S
— Naïma Moutchou (@NaimaMoutchou) November 29, 2024
« Tu vas payer ce que tu es en train de faire »
Dans son communiqué, l’élue Horizons rapporte les propos que l’insoumis aurait tenus pendant une suspension de séance : « Tu vas le payer, tu vas payer ce que tu es en train de faire, tu es complice oui, tu paieras ça oui oui, y compris électoralement. »
« Ces paroles ne sont pas seulement des pressions et des intimidations personnelles. Elles sont une attaque contre le respect des institutions et la fonction que j’incarne, » déclare la députée du Val-d’Oise, estimant qu’elle a toujours présidé avec « objectivité et impartialité », quels que soient les groupes politiques en présence.
Dans son communiqué, Naïma Moutchou ne se limite pas à dénoncer une attaque personnelle. Elle pointe du doigt une « stratégie du désordre et du chaos » qu’elle attribue à La France Insoumise (LFI) et qui, selon elle, menace la qualité des débats parlementaires.
« Une ligne rouge a été franchie », affirme-t-elle, appelant à un retour à des échanges respectueux au sein du cœur de la démocratie française. « L’Assemblée nationale est le cœur de notre démocratie : on y travaille, on s’y oppose, mais jamais on ne menace (…) La République mérite mieux. Je la servirai toujours avec honneur, fidélité et respect. »
Bompard dénonce la tentative de victimisation de Naïma Moutchou
En réponse aux accusations, Manuel Bompard a confirmé avoir interpellé la vice-présidente de l’Assemblée nationale lors d’une suspension de séance, affirmant qu’elle aurait à « assumer électoralement sa participation au blocage organisé de l’abrogation de la retraite à 64 ans. » L’élu de La France Insoumise dénonce une tentative de « victimisation » et rejette catégoriquement les accusations de racisme et de machisme portées à son encontre.
Je confirme avoir indiqué à Naïma Moutchou lors d’une suspension de séance qu’elle aurait à assumer électoralement sa participation au blocage organisé de l’abrogation de la retraite à 64 ans.
Je redis ici publiquement la même chose à tous ceux qui ont contribué à ces manœuvres… https://t.co/IvBvuZVE5p
— Manuel Bompard (@mbompard) November 29, 2024
Pour Manuel Bompard, l’Assemblée nationale n’est pas « un conseil d’administration », mais un lieu où les élus rendent compte de leurs actes devant leurs électeurs. « Aucun d’entre nous n’a jamais proposé de régler les différends politiques autrement que par le vote », insiste-t-il, tout en critiquant ce qu’il perçoit comme une instrumentalisation des débats par la majorité. Il qualifie de « détestable » la posture adoptée par Naïma Moutchou, qu’il accuse de dissimuler une prétendue partialité derrière des « envolées lyriques » sur les valeurs républicaines.
D’après l’insoumis, « cette attaque mensongère n’a qu’un seul objectif : servir de contre-feu après les violences physiques dont s’est rendu coupable hier dans l’hémicycle un député macroniste récidiviste. »
L’Assemblée nationale est devenue une cour d’école
En effet, l’atmosphère était explosive jeudi soir à l’Assemblée nationale. Le député Modem Nicolas Turquois a failli en venir aux mains avec des élus de La France Insoumise. « J’ai pété un câble », a-t-il reconnu dans la matinée, après une altercation qui a nécessité l’intervention des huissiers. Le parlementaire centriste affirme que ses proches ont été menacés après que La France insoumise a publié les noms des députés macronistes et de droite qui se sont opposés à l’abrogation de la retraite à 64 ans.
Cette séance déplorable illustre une fois de plus l’extrême tension qui règne au sein de la grande cour d’école qu’est devenue l’Assemblée. Entre invectives, accusations de partialité et maintenant altercations physiques, le climat parlementaire atteint un point de rupture.
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