Politique
Grève des enseignants : que demandent-ils ?
Ce 1ᵉʳ février, les enseignants répondent à l’appel des syndicats et entament la grève pour faire entendre leurs revendications.
Les syndicats enseignants ont appelé à la grève dès ce jeudi 1ᵉʳ février. Selon le Snes-FSU, 47% des enseignants de collèges et lycées sont en grève. Outre les réclamations sur les salaires, conditions de travail et les classes de niveau, la nomination de la ministre de l’Éducation, Amélie Oudéa-Castéra, cristallise les tensions.
Tour d’horizon des polémiques d’Oudéa-Castéra
Tout commence lorsque, à peine quelques jours après sa nomination, le public apprend que la ministre a placé ses enfants dans une école privée catholique : Stanislas. Dans une volonté d’apaisement mal maitrisée, la ministre a plaidé la « frustration » des remplacements mal effectués dans l’école publique. Livre Noir a eu l’occasion d’approfondir la question des remplacements, et plus largement, de la différence entre le public et le privé dans un précédent article.
Les polémiques autour de la locataire de la rue Grenelle ne s’arrêtent cependant pas là. Mediapart, notamment, l’a rhabillée pour l’hiver, enchainant révélations sur révélations. La ministre aurait permis à son fils de contourner Parcoursup, l’école Stanislas est aussi mise sous le feu des projecteurs : accusations d’homophobie, classes non-mixtes, établissement « réac », mensonges de la direction. Les casseroles s’accumulent jusqu’à pouvoir constituer une cuisine entièrement équipée. De quoi attiser la colère de l’enseignement public.
Parmi leurs revendications, les enseignants réclament le remplacement de la ministre. « La nouvelle ministre de l’Éducation nationale dénigre l’école publique dès sa prise de fonction pour faire la pub de l’enseignement privé hyper-sélectif. En grève le 1ᵉʳ février pour le service public d’éducation ! » lançait mi-janvier le syndicat Sud éducation.
Les enseignants en grève
« La promesse présidentielle n’a pas été tenue. Il devait y avoir 10 % d’augmentation pour tout le monde en janvier 2023, c’était 5,5 % en moyenne en septembre 2023. Et l’inflation est toujours importante. On demande 10 % d’augmentation tout de suite et l’ouverture de discussions pour améliorer durablement les rémunérations sur l’ensemble de la carrière », explique à Libération Sophie Vénétitay, du Snes-FSU. L’enseignement public demande une hausse des salaires et l’arrêt de suppressions de postes. Les accompagnants d’élèves en situation de handicap, demandent aussi un allègement de la charge de travail.
Parmi les autres sujets qui attisent la colère des syndicats, le fait que le ministère de l’Éducation ait été fusionné avec celui des sports et des Jeux Olympiques. « L’Éducation nationale mérite mieux qu’un simple rattachement au ministère des Sports », assène la SNUipp.
Autre revendication importante, la suppression des classes de niveau prévues par Gabriel Attal. « On sait ce que cette politique éducative qui trie les élèves produit sur l’estime de soi. Et ça va séparer les enfants de milieux populaires, et ceux ayant des troubles de l’apprentissage », dénonce à Libération Catherine Nave-Bekhti, syndiquée à la Sgen-CFDT. « C’est une politique qui vise à satisfaire ceux qui veulent que leurs enfants aillent plus vite, plus loin, tout seuls. »
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