Société
Assemblée nationale : Yaël Braun-Pivet recadre Hanane Mansouri après les contestations au sujet de la table ronde sur l’islamophobie

La participation du Collectif contre l’islamophobie en Europe (CCIE), héritier du CCIF dissous, à une table ronde organisée par LFI a provoqué une vive polémique à l’Assemblée nationale. Après l’intervention des députés Hanane Mansouri et Charles Alloncle pour dénoncer cet événement, la présidente de l’Assemblée, Yaël Braun-Pivet, leur a adressé une lettre de recadrage.
Une table ronde sous tension autour du CCIE
Le 12 mars 2025, le député LFI Raphaël Arnault a organisé à l’Assemblée nationale une table ronde intitulée « Comprendre l’islamophobie pour mieux la combattre ». Parmi les participants figurait le Collectif contre l’islamophobie en Europe (CCIE), considéré comme l’héritier du Collectif contre l’islamophobie en France (CCIF), dissous en 2020 par le gouvernement pour ses liens supposés avec l’islamisme. La présence de cette organisation a suscité des protestations de plusieurs députés, estimant qu’un groupe jugé proche des Frères musulmans n’avait pas sa place au sein du Palais-Bourbon.
Malgré ces critiques, Yaël Braun-Pivet a autorisé la tenue de la table ronde, expliquant dans un communiqué : « En l’état des informations disponibles, cette réunion peut se tenir ». Une décision dénoncée par plusieurs élus, qui y voient une complaisance envers des mouvances islamistes.
L’intervention de Hanane Mansouri et Charles Alloncle
Face au maintien de l’événement, les députés UDR Hanane Mansouri et Charles Alloncle ont décidé d’y assister pour protester. Ils ont notamment brandi un extrait du Journal officiel rappelant la dissolution du CCIF et cherché à identifier les participants. Cette irruption a entraîné une vive altercation avec Raphaël Arnault, qui leur a interdit l’accès à la réunion et les a accusés de vouloir créer un incident médiatique.
L’échange a été filmé par l’entourage des parlementaires, et la vidéo a rapidement circulé sur les réseaux sociaux. Hanane Mansouri et Charles Alloncle affirment avoir été insultés de « racistes » et de « fascistes » par des membres de LFI, dénonçant une tentative de les faire taire.
Yaël Braun-Pivet recadre les deux députés
Dès le lendemain, la présidente de l’Assemblée nationale a adressé une lettre ferme aux deux élus. Dans ce courrier, Yaël Braun-Pivet critique leur comportement, affirmant qu’ils ont « provoqué un incident, opportunément filmé, qui a donné lieu à des altercations et des insultes, donnant une image déplorable de l’Assemblée nationale ».
Elle précise également qu’elle « regrette que des députés fassent entrer dans l’enceinte de l’Assemblée nationale des personnes dont les discours contreviennent aux valeurs de notre République », mais rappelle que « l’Assemblée nationale est aussi un espace de liberté » et qu’aucune interdiction ne pouvait être prononcée en l’absence de trouble avéré à l’ordre public. Elle conclut en appelant les députés à « respecter les règles en vigueur dans cette institution et à éviter que ce type d’incidents ne se reproduise ».
Une réponse cinglante de Hanane Mansouri
Peu après la diffusion de cette lettre, Hanane Mansouri a répliqué sur le réseau social X. « Pour Yaël Braun-Pivet, LFI peut faire venir des islamistes à l’Assemblée, mais en le dénonçant, c’est moi qui fais honte à notre institution ? », écrit-elle, accusant la présidente de l’Assemblée d’entretenir un climat de complaisance.
La députée de l’Isère critique un « communiqué indigne » et rappelle que « les islamistes sont responsables de centaines de morts en France ces dernières années et elle les accueille dans l’antre du peuple ». Selon elle, son intervention relevait d’un « devoir de parlementaire » pour alerter les Français sur « des faits que certains cherchent à cacher ».
Des soutiens à droite et au RN
Cette affaire a immédiatement déclenché des réactions dans le camp de droite et à l’extrême droite. Sébastien Chenu (RN) a dénoncé sur X « le monde à l’envers », tandis que Jean-Philippe Tanguy (RN) a fustigé une décision « inacceptable » : « Pour Yaël Braun-Pivet, il est donc normal d’autoriser la réunion d’islamistes dont le groupuscule est interdit par la République MAIS le scandale serait que nos collègues les débusquent sous les insultes de voyous insoumis ?! Total soutien ».
Julien Odoul (RN) a également pris la parole : « Dénoncer l’antisémitisme le lundi, dérouler le tapis rouge aux islamistes le mercredi. Yaël Braun-Pivet, votre complaisance déshonore l’Assemblée nationale. Soutien total à mes collègues Hanane Mansouri et Charles Alloncle ! Ne laissons rien passer ! ».
Charles Alloncle a lui-même dénoncé sur X « la lâcheté » de la présidente de l’Assemblée, affirmant : « Elle reconnaît que ces islamistes n’ont rien à faire à l’Assemblée, mais elle plie l’échine et s’exécute. Honte à elle. Honte à ceux qui n’ont toujours pas compris que nos renoncements d’aujourd’hui sont notre soumission de demain ».
Un nouvel épisode dans la guerre politique autour de l’islamisme
Déjà régulièrement pointée du doigt sur la question de l’islamisme, LFI se retrouve accusée de faire entrer au Parlement des groupes dont les liens avec les Frères musulmans sont dénoncés par plusieurs observateurs.
En maintenant la tenue de la table ronde, Yaël Braun-Pivet a pris le parti de ne pas interdire un événement jugé conforme aux règles en vigueur, malgré le tollé provoqué.
La controverse risque de se poursuivre dans les prochains jours, alors que le débat sur la présence d’organisations islamistes dans les institutions publiques reste un sujet sensible dans le paysage politique français.

3 commentaires
vert10
Ne cherchez pas a comprendre ybp a débuté sa carrière politique au PS avant de se soumettre a la macronie et aux islamistes.
vert10
Elle s'est prise une claque . On se souvient des LFI qui l'avait provoqué en lui reprochant d'aller en Israël
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