Selon ce projet d’accord, la réduction du recours au pétrole, au gaz et au charbon doit se faire « d’une manière juste, ordonnée et équitable, de façon à atteindre zéro net d’ici, avant ou autour de 2050 ». Sur le charbon, le texte appelle précisement à « réduire rapidement le charbon sans captage de carbone ». Le projet recommande également de limiter « les permis accordés pour de nouvelles centrales au charbon » sans captage de carbone. Pour rappel, l’Allemagne a dû rouvrir certaines de ses centrales à charbon après avoir idéologiquement refusé le nucléaire.
Ce projet aborde aussi la question du nucléaire et des technologies de captage et de stockage du carbone, dans le but d’améliorer les initiatives visant à remplacer les énergies fossiles. Les pays producteurs de pétrole et de gaz imposent des exigences en matière de technologies de captage et de stockage pour maintenir l’extraction d’hydrocarbures, bien que ces technologies demeurent encore au stade embryonnaire. Enfin, il réaffirme l’objectif mondial de tripler la part des énergies renouvelables et de doubler le taux d’amélioration de l’efficacité énergétique d’ici à 2030, un objectif qui semble loin d’être rempli.
Un pas en avant mais pas suffisant pour la COP28 ?
Ce projet « représente une régression importante par rapport aux versions précédentes », a commenté l’ONG Climat et Action Network, qui représente plus d’un millier d’associations. L’ONG écologiste a également ajouté que le projet d’accord de la COP28, « de façon stupéfiante, n’inclut plus de formule explicite sur la sortie des énergies fossiles », contrairement aux premiers projets d’accord de cette même COP.
« Ce texte est insuffisant », a réagi Agnès Pannier-Runacher, la ministre de la Transition énergétique française. Certaines parties de ce texte ne sont pas jugées satisfaisantes dans leur forme actuelle, en particulier en ce qui concerne le charbon, a-t-elle indiqué. L’Union européenne quant à elle s’est montrée critique sur ce projet : « clairement insuffisant ». Les États-Unis ont appelé à un renforcement significatif de son contenu. L’Alliance des petits États insulaires (AOSIS) a par ailleurs dénoncé ce texte comme étant « totalement insuffisant » en ce qui concerne les énergies fossiles. L’AOSIS est une organisation intergouvernementale de pays, États côtiers ou insulaires.
« Nous avons fait des progrès, mais nous avons encore beaucoup à faire », a quant à lui déclaré le Sultan al-Jaber, président de la COP28.