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Nouvelle-Calédonie : Le gouvernement interdit TikTok

Le gouvernement français a pris la décision sans précédent d’interdire TikTok sur l’archipel.

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Nouvelle-Calédonie : Le gouvernement interdit TikTok

Le gouvernement français a pris la décision sans précédent d’interdire TikTok sur l’archipel, une mesure visant à contenir les émeutes qui ont éclaté récemment. Retour sur les raisons de cette interdiction et son déploiement rapide.

Une mesure exceptionnelle en réponse aux violences

Le 15 mai 2024, le Premier ministre français Gabriel Attal a annoncé l’interdiction de TikTok en Nouvelle-Calédonie dans le cadre de l’état d’urgence décrété sur l’archipel. Cette décision intervient après l’intensification des violences liées aux protestations contre un projet de révision constitutionnelle, soutenu par les indépendantistes kanaks.

TikTok a été accusé de faciliter la propagation de messages incitant à la violence. Des vidéos et des messages de haine circulant sur la plateforme ont été identifiés comme catalyseurs des émeutes, aggravant une situation déjà explosive. En réponse, le gouvernement a décidé de bloquer l’accès à l’application pour tenter de réduire les incitations à la violence et rétablir l’ordre.

Comment TikTok a été bloqué ?

La mise en œuvre de cette interdiction a été rapide grâce à la collaboration entre le gouvernement et les opérateurs télécoms. Le processus a impliqué la modification des systèmes d’aiguillage d’Internet, rendant temporairement incorrecte l’adresse de TikTok et a ainsi permis de désactiver efficacement l’accès à l’application sur l’ensemble de l’archipel.

Cette mesure a suscité des réactions mitigées. Si certains saluent cette mesure comme nécessaire pour le maintien de l’ordre, d’autres la dénoncent comme liberticide. Ils craignent que cette interdiction ne constitue un précédent dangereux pour la liberté d’expression et de communication. Le député de la majorité, Eric Bothorel, a également exprimé ses réserves, estimant que cette décision pourrait être contre-productive et alimenter les narratifs anti-gouvernementales.

Le précédent de l’état d’urgence

Les émeutes en Nouvelle-Calédonie ont débuté en réaction à un projet de révision constitutionnelle visant à élargir le corps électoral pour les élections provinciales. Les indépendantistes voient cette réforme comme une menace à leur influence politique. Les manifestations ont rapidement dégénéré en violences urbaines, poussant le gouvernement à prendre des mesures drastiques, y compris l’envoi de renforts militaires et la mise en place d’un couvre-feu.

Ainsi, l’activation de l’état d’urgence a permis au gouvernement d’agir avec une autorité étendue pour contenir la crise. Cette mesure exceptionnelle, bien que temporaire, accorde des pouvoirs étendus pour restreindre certaines libertés publiques, jugées nécessaires pour faire face à une situation de gravité particulière. L’interdiction de TikTok s’inscrit dans ce cadre.

 

À lire aussi : [Édito] Nouvelle-Calédonie : là où la gauche devient bien à droite

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