[Édito] Meurtre de Lola : deux ans après, rien n’a changé

Je me souviens encore de cette soirée, deux ans après, quand nous avions appris la disparition de la petite Lola. Quelques instants plus tard, nous apprenions sa mort. Un peu plus tard, ce sont les conditions de sa mort qui étaient révélées. Enfin, c’est le nom et la condition de son assassine présumée, Dahbia B. – Algérienne sous OQTF, que nous découvrions. 

Aujourd’hui, minute de silence dans les écoles pour la mort de Dominique Bernard, sauvagement tué par l’islamisme il y a un an et un jour. « Il aimait Julien Gracq, Flaubert, Stendhal, Balzac ; il aimait Proust, Claude Simon, Céline et Pierre Michon ; il aimait la poésie, René Char, Baudelaire, Rimbaud, […] il aimait la Provence, ses couleurs, ses senteurs ; il aimait les étangs, les rivières, les fleurs, les forêts ; il aimait la lumière rasante du soir, […]  il n’aimait pas le bruit et la fureur du monde ; il aimait profondément ses filles, sa mère et sa sœur ; nous nous aimions. » L’hommage de son épouse laisse perler à nos yeux émus quelques larmes.

Lola et tous les autres

Dominique Bernard n’aurait pas dû mourir. Lola n’aurait pas dû mourir. Thomas n’aurait pas dû mourir. Matthis n’aurait pas dû mourir. Philippine n’aurait pas dû mourir. Leurs noms se perdent dans nos esprits, et ne nous restent que nos larmes pour pleurer. Un devoir nous incombe : les conserver dans nos mémoires pour qu’ils ne soient pas morts en vain. Ils ne se sont pas sacrifiés : on les a tués ; et pour cela, ils méritent le statut de martyrs.

La mort de Lola – notre fille, notre petite sœur – avait mis la larme à l’œil de toute une France qui souffre dans le silence. Douze ans, que c’est jeune pour mourir, douze ans. Son père est mort, se suicidant dans le chagrin. Sa famille, elle tente de se rec