Société
Caen : un boulanger employait et logeait neuf personnes en situation irrégulière dans sa boulangerie
Un boulanger à Caen (Calvados) employait et logeait dans le sous-sol de sa boulangerie neuf personnes en situation irrégulière.
Le jeudi 26 septembre 2024, un boulanger de Caen, âgé de 40 ans, a été condamné par le tribunal judiciaire de Caen pour aide à l’entrée irrégulière d’étrangers et travail dissimulé. Bien qu’il ne se soit pas présenté à l’audience, il a été sanctionné d’une interdiction d’exercer son métier pendant cinq ans, d’une peine d’emprisonnement avec sursis, ainsi que d’une amende de 1 000 euros.
Un sous-sol aménagé en chambres par un boulanger
Cette condamnation fait suite à plusieurs contrôles effectués par l’Inspection du travail au sein de sa boulangerie, située dans un quartier de la ville. Le premier contrôle, réalisé en 2020, avait révélé la présence de neuf Tunisiens pour la plupart en situation irrégulière sur le territoire français. Ces personnes travaillaient dans la boulangerie sans être déclarées et étaient logées dans des chambres aménagées illégalement dans le sous-sol de l’établissement.
Lors de ce premier contrôle, le boulanger avait affirmé qu’il hébergeait ces personnes par solidarité, arguant : « Je les logeais pour rendre service à des compatriotes, mais ils ne travaillaient pas. » Cependant, trois ans plus tard, en 2023, un nouveau contrôle a révélé la même situation. Neuf employés, toujours en situation irrégulière, continuaient à travailler sans être déclarés, et vivaient au sous-sol de la boulangerie.
Le tribunal soupçonne une filière organisée
Malgré les avertissements reçus en 2020, l’artisan a réitéré les infractions, menant cette fois-ci à sa condamnation. D’après des propos relayés par Ouest-France, le tribunal a jugé cette récidive particulièrement grave. « Cela donne le sentiment qu’il pourrait s’agir d’une filière », a déclaré le procureur de la République lors de l’audience du 26 septembre 2024. Le magistrat a laissé entendre que cette situation pourrait ne pas être un simple acte isolé de solidarité, mais bien une organisation plus structurée pour faciliter l’entrée et l’exploitation d’étrangers en situation irrégulière sur le territoire français.
Le boulanger, qui avait déjà été épinglé pour ces mêmes faits en 2020, n’a pas respecté les obligations légales de régularisation de la situation de ses employés, aggravant ainsi son cas. La justice a donc décidé de le condamner sévèrement, dans l’espoir de dissuader de telles pratiques à l’avenir.
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