Société
Bertrand Chamoulaud alerte sur la stratégie des Frères musulmans pour imposer la charia
Le chef du renseignement territorial, Bertrand Chamoulaud, a exprimé ses inquiétudes quant à l’influence grandissante des Frères musulmans en France. Il alerte sur l’entrisme de ce mouvement qui se distingue par sa stratégie discrète et son discours apparemment modéré, mais dont les ambitions sont claires.
Dans un entretien accordé au Monde, Bertrand Chamoulaud a expliqué que les Frères musulmans représentent une menace plus insidieuse que le salafisme en raison de leur stratégie d’entrisme. Plutôt que de recourir à la violence, ce mouvement diffuse ses idées en douceur, en adoptant un discours « très lisse » et en s’implantant dans divers secteurs de la société. Selon lui, leur objectif final est de faire de la France et de l’Europe un califat régi par la charia. Le discours du mouvement est particulièrement efficace, car il se joue des tensions sociétales pour s’infiltrer subtilement dans des milieux comme le sport, l’éducation ou la santé.
Une stratégie d’influence et un discours victimiste
Les Frères musulmans s’appuient sur un discours victimiste pour se présenter comme des défenseurs des musulmans face à un État perçu comme islamophobe. Ce discours séduit une partie de la communauté, en particulier ceux qui fréquentent les mosquées affiliées au mouvement. Le chef du renseignement territorial met en garde contre le risque que des musulmans modérés puissent adhérer à ce discours et se laisser entraîner dans un réseau qui œuvre à long terme pour imposer ses valeurs à l’ensemble de la société.
Ce discours permet également aux Frères musulmans de se positionner en interlocuteurs privilégiés des autorités publiques, ce qui leur ouvre de nombreuses portes, notamment dans les institutions locales et certains syndicats. En se faisant passer pour les représentants légitimes de la communauté musulmane, ils obtiennent souvent des subventions publiques pour leurs activités, ce qui leur permet de renforcer leur influence.
En plus des secteurs traditionnels comme la mosquée et les écoles, le mouvement s’est progressivement infiltré dans des domaines dans lesquels l’État est moins présent, comme certaines entreprises sociales et des organisations de la société civile. Comme le rapporte le JDD, les autorités françaises sont désormais conscientes de cette infiltration, mais il est difficile de dresser une ligne claire entre ce qui relève du séparatisme islamique et ce qui constitue une activité religieuse légitime.
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