Société
Antoine Villedieu en croisade contre Fursan Al-Aqsa, un jeu vidéo accusé de glorifier le terrorisme
Un jeu vidéo glaçant, inspiré des attaques terroristes du 7 octobre 2023, suscite l’indignation. Antoine Villedieu, député du Rassemblement National, tire la sonnette d’alarme et exige son interdiction immédiate.
Un jeu vidéo d’une violence inédite, explicitement inspiré des attaques du 7 octobre 2023, défraie la chronique. Fursan Al-Aqsa, interdit au Royaume-Uni, reste disponible en France, où il suscite l’indignation. Antoine Villedieu, député de la Haute-Saône sous les couleurs du RN, a lancé un appel ferme à la ministre de la Culture, Rachida Dati, exigeant l’interdiction immédiate de ce jeu.
Un contenu intolérable et dangereux
Le jeu Fursan Al-Aqsa a récemment été retiré des plateformes au Royaume-Uni, où son contenu a été qualifié de « particulièrement choquant ». Sur fond de musique orientale, une séquence montre un combattant coiffé d’un bandeau vert, semblable à ceux portés par les membres de l’organisation terroriste Hamas. Ce dernier, après avoir lancé un « Allahu Akbar », exécute froidement cinq soldats alignés à genoux, les mains sur la tête. Parmi eux, deux femmes et trois hommes. Le sang éclate avec une violence graphique insupportable.
Mais l’ignominie ne s’arrête pas là. Le jeu s’ouvre sur une arrivée en parapentes motorisés, écho explicite au mode opératoire utilisé lors des attaques du 7 octobre 2023, qui ont coûté la vie à plus de 1 200 civils israéliens. Un dialogue ouvre la séquence avec une violence verbale sans ambiguïté : « Venez ici, je veux une ceinture d’explosifs pour me faire exploser au-dessus des sionistes ! » Les combats se déroulent dans le désert du Néguev, lieu même des massacres. Ce n’est pas un hasard : Fursan Al-Aqsa assume pleinement sa volonté de glorifier la terreur.
En France, où la lutte contre l’antisémitisme est une priorité nationale, ce type de contenu a immédiatement attiré l’attention des autorités.
Une menace pour les jeunes générations
Pour Antoine Villedieu, il s’agit d’un contenu qui dépasse les limites du tolérable. Dans sa lettre à Rachida Dati, il dénonce un jeu qui « promeut des scènes intolérables de haine et de violence, constituant une atteinte grave aux valeurs fondamentales de notre République et un risque majeur d’incitation à la radicalisation, en particulier chez les jeunes. »
✍🏻 J’ai adressé un courrier ce jour à la Ministre de la Culture, @datirachida, pour demander l’interdiction du jeu vidéo Fursan Al-Aqsa, qui reproduit les attaques perpétrées par le Hamas le 7 octobre. La promotion de l’antisémitisme est inacceptable en France, et nous ne… pic.twitter.com/dI06Cnalw8
— Antoine Villedieu (@villedieu_a) November 28, 2024
Le député pointe un danger insidieux : l’endoctrinement des esprits les plus vulnérables. La mise en scène interactive et le réalisme brutal des attaques en font un vecteur potentiel de radicalisation. À l’heure où la France est confrontée à une recrudescence alarmante des actes antisémites – en hausse de 70 % par rapport à l’an dernier – ce type de contenu est une bombe à retardement pour la cohésion nationale.
En France, les craintes d’un tel effet sont encore plus vives. Antoine Villedieu évoque sans détour une nécessité d’agir rapidement : « Cette décision doit être le reflet de notre détermination à protéger nos concitoyens de confession juive et à garantir un espace numérique respectueux de nos valeurs républicaines. »
Une propagande pernicieuse sous couvert de narration
Dans Fursan Al-Aqsa, le joueur incarne Ahmad al-Falastini, un personnage dont le parcours est conçu pour éveiller la sympathie et justifier la violence. Décrit comme un « jeune étudiant palestinien torturé et emprisonné pendant cinq ans par des soldats israéliens, ayant vu sa famille décimée par une frappe aérienne israélienne », il s’engage dans une quête de vengeance en rejoignant un groupe armé baptisé Les Chevaliers de la Mosquée Al-Aqsa.
Ce récit, habilement construit, transforme une histoire de souffrance personnelle en une légitimation explicite du terrorisme. Sous prétexte de résistance, il normalise le recours à la haine et à la violence, s’appuyant sur une narration émotionnelle pour séduire les joueurs. Ce biais idéologique, mêlé à l’interactivité propre au jeu vidéo, en fait un outil dangereux, capable d’attiser les tensions communautaires.
Un appel à l’action immédiate
Antoine Villedieu l’affirme avec force : « La promotion de l’antisémitisme est inacceptable en France, et nous ne laisserons rien passer ! ». Dans son communiqué, il appelle à l’interdiction immédiate de Fursan Al-Aqsa sur toutes les plateformes numériques accessibles depuis la France. Mais il va plus loin, exigeant un renforcement des contrôles sur les contenus en ligne. « Cette action urgente s’accompagne également de la nécessité de renforcer les contrôles sur les plateformes numériques, afin de garantir un espace conforme aux principes de la République »,insiste-t-il.
Un débat national à venir
Ce débat ne fait que commencer, mais l’urgence d’agir, elle, ne fait aucun doute.
En attendant, les propos d’Antoine Villedieu résonnent fortement : « Il est essentiel de lutter contre toutes les formes d’antisémitisme, qu’elles soient traditionnelles ou contemporaines, pour assurer la sécurité et la dignité de tous. »
À lire aussi : Un jeu vidéo reproduisant les tueries du 7 octobre interdit d’une plateforme en ligne au Royaume-Uni
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