Politique
Polémique à Sciences Po Paris : Une réunion en « non-mixité » et « non blanche » suscite l’indignation
Une association féministe à Sciences Po Paris organise une réunion en « non-mixité » initialement réservée aux femmes non blanches, soulevant une vague d’indignation.
Le 5 novembre prochain, une réunion organisée par l’association féministe « Décollectif Féministe » à Sciences Po Paris doit se tenir en « non-mixité ». Initialement interdite aux hommes et aux personnes blanches, cette initiative a rapidement fait polémique, soulevant des critiques dans les médias et des réactions politiques. Le député RN de Moselle, Laurent Jacobelli, a interpellé le ministre de l’Enseignement supérieur pour dénoncer ce qu’il qualifie de « projet raciste et discriminant », affirmant que de telles initiatives n’ont pas leur place dans les établissements publics.
Une initiative controversée en « non-mixité » à Sciences Po
L’association Décollectif Féministe, se revendiquant féministe et décoloniale, a annoncé une réunion autour du documentaire Selon elle de Kamila Ould Larbi. À la suite de la projection, les discussions devaient être centrées sur les expériences des femmes de la diaspora et l’écart générationnel et culturel avec leurs aînées. Cependant, la controverse a éclaté lorsque l’association a précisé, dans un premier communiqué, que l’événement serait en « non-mixité » et « non blanche ». Cette exclusion a été justifiée par l’association comme un moyen de créer un « safe space » pour que les femmes racisées se sentent libres de s’exprimer sans ressentir de pression.
La mention « non blanche » a cependant été retirée peu après, suite aux nombreuses critiques exprimées sur les réseaux sociaux et les accusations de discrimination. Cette rétractation n’a cependant pas apaisé les tensions, et les critiques continuent de fuser. Pour de nombreux observateurs, cette initiative relève d’une discrimination à l’encontre des hommes et des blancs, et va à l’encontre des principes d’égalité et de non-discrimination prônés par l’État.
Laurent Jacobelli interpelle le ministre de l’Enseignement supérieur
Le député RN Laurent Jacobelli a dénoncé cette réunion en termes sévères sur X (anciennement Twitter), s’adressant directement au ministre de l’Enseignement supérieur, Patrick Hetzel. « À Sciences Po Paris, une réunion interdite aux Blancs et aux hommes est organisée le 5 novembre prochain. Ce projet raciste et discriminant n’a pas sa place dans nos écoles ni nulle part ailleurs », a écrit Jacobelli, exigeant des explications et des actions pour mettre fin à ce qu’il considère comme un acte discriminatoire. Cette interpellation met en lumière la position inconfortable des institutions publiques face à l’émergence de groupes prônant des espaces de non-mixité au sein d’universités et écoles financées par l’État.
Bonjour M. Le ministre @patrickhetzel,
A Science-po Paris une réunion interdite aux Blancs et aux Hommes est organisée le 5 novembre prochain.
Ce projet raciste et discriminant n’a pas sa place dans nos écoles ni nulle part ailleurs. Que comptez-vous faire? pic.twitter.com/5gk7veduoa— Laurent Jacobelli Ⓜ️ (@ljacobelli) November 1, 2024
L’initiative du Décollectif Féministe a également suscité l’indignation d’autres figures publiques, certains appelant à une intervention des autorités pour empêcher la tenue de l’événement. Les critiques vont au-delà de cette seule réunion, certains dénonçant une tendance croissante au sein des universités françaises à privilégier des politiques identitaires et des espaces communautaires en fonction des appartenances ethniques et de genre.
Contexte et précédents de la non-mixité en France
Cette réunion à Sciences Po n’est pas un cas isolé en France. Plusieurs événements similaires, basés sur le principe de non-mixité, ont déjà suscité la polémique. En septembre 2023, la préfecture de l’Isère a interdit un rassemblement à Grenoble, destiné uniquement aux personnes « non blanches ». L’événement avait été organisé par plusieurs associations, dont le collectif des femmes musulmanes de Grenoble et les féministes racisées anti-patriarcat. La préfecture avait justifié cette interdiction par la nature « discriminatoire » de l’événement, incompatible avec les valeurs républicaines d’égalité. À Sciences Po, la controverse autour de la non-mixité s’ajoute aux débats récents sur d’autres sujets sensibles, comme la suspension de quatre étudiants propalestiniens pour des actions jugées discriminatoires.
Le débat sur la non-mixité et la cohésion nationale
Le recours à des événements en « non-mixité » ou « non blanche » continue de diviser l’opinion publique. Pour certains militants extrémistes, ces espaces dédiés sont essentiels pour favoriser l’expression des minorités et traiter de sujets sensibles sans interférence. Cependant, pour beaucoup, ils représentent une dérive communautariste qui divise davantage que cela n’unifie. Dans le cadre d’institutions prestigieuses et financées par des fonds publics, comme Sciences Po, cette ségrégation s’avère avec l’égalité républicaine et les principes fondamentaux de la société française.
Le ministre de l’Enseignement supérieur n’a pas encore réagi publiquement à l’interpellation de Laurent Jacobelli, mais la polémique souligne l’importance pour les autorités d’encadrer strictement ces pratiques afin de garantir que les valeurs d’égalité et de fraternité soient respectées au sein des établissements d’enseignement. La tolérance envers de tels événements peut en effet être perçue comme un signal de complaisance vis-à-vis d’une politique communautariste qui fragilise la cohésion sociale et, pour certains, les fondements mêmes de l’esprit républicain.
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1 commentaire
valexandre4575@gmail.com
C’est ça, le vrai racisme. Aujourd’hui, être blanc en France, c’est un crime. 🤡
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