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Manifestation anti-RN à Paris : du Parti Socialiste à la violence

La manifestation contre le Rassemblement National à Paris, portée par le Front Populaire, a vu se mélanger militants du PS modérés et antifascistes enragés. Récit de cet après-midi de violences.

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Manifestation anti-RN à Paris : du Parti Socialiste à la violence

À 14 heures, la place de la République se remplit tranquillement. Plusieurs dizaines de milliers de personnes – 75 000 selon la préfecture, 250 000 selon la CGT – sont présentes dans un cortège étonnant réunissant bien sûr les syndicats, mais aussi des organisations très variées. Les chiffres, dans tous les cas, ne sont pas du tout à la hauteur des espérances de la gauche qui espérait soulever le peuple entier dans la rue. Force est de constater que la phrase répétée à longueur de manifestation : « Tout le monde déteste Bardella » n’est pas tout à fait exacte.

Un Front Populaire qui dégénère

Rares sont les drapeaux du Parti Socialiste ou de Place Publique, plus rares encore les drapeaux français : nous n’en verrons qu’un durant toute la manifestation. Ceux qui sont présents en force en revanche, ce sont les antifas que nous suivrons durant trois heures.

Pourtant, à l’origine, tout partait calmement. Une fanfare plutôt douce à nos oreilles, toutes les générations échangeant sur le péril fasciste et des chars tout ce qu’il y a de plus classique : en somme, un rassemblement tout ce qu’il y a de plus républicain.

Il faudra attendre un peu plus d’une heure avant que la situation ne commence à dégénérer. Vers 15h15, on aperçoit un antifa cagoulé, à deux mètres de nous, donner de violents coups de piolet sur la devanture d’un magasin Harley-Davidson, puis, avec plus de succès, sur la vitrine de la boutique adjacente. Cet incident ne sera que le premier d’une longue série.