Politique
Laurent Jacobelli : « Les 4500 fichés S étrangers sur notre sol doivent partir ! »
Après l’attentat terroriste d’Arras ce vendredi 13 septembre, Laurent Jacobelli, député et porte-parole du Rassemblement National, alerte sur l’inaction tragique d’Emmanuel Macron et de Gérald Darmanin. Entretien.
Quelle a été votre première impression suite à cette attaque terroriste ? Quel est le message que vous voudriez faire passer aux professeurs dans un moment pareil ?
Tout d’abord, j’ai une pensée sincère pour les victimes, pour tout le corps enseignant, pour les étudiants sur place qui, à mon avis, doivent être traumatisés par cet attentat. Ce que j’aimerais dire au corps enseignant, c’est : « tenez bon, tenez bon parce que vous êtes les représentants de la République ». Apparemment, c’était un professeur d’histoire qui était recherché, et on sait bien qu’un professeur d’histoire est un transmetteur. Un transmetteur de culture, de mémoire, de valeurs et que ce sont donc cette même culture et ces mêmes valeurs qui sont attaquées. Le terroriste était un tchétchène fiché S, dont le frère avait été interpellé en 2019 pour préparation d’attentat. Il aurait dû être expulsé depuis longtemps. Mais au moment de cette expulsion, des mouvements d’extrême gauche, dont le Parti Communiste Français, ont défendu cette famille afin qu’elle reste en France. L’État n’a pas agi, l’extrême gauche, elle, a agit.
« Aujourd’hui, ceux qui imposent leur tempo sont les alliés des terroristes »
Mais que fait un étranger fiché S pour menaces terroristes sur le sol national ? Les 4500 fichés S qui sont aujourd’hui étrangers sur notre sol doivent partir, et vite ! Hier soir, le président de la République nous à fait un discours sur l’unité nationale. Il a eu raison de le faire, c’est son rôle. Mais il faut des actions derrière. Pourquoi nous ne fermons par les mosquées gérées par des Frères musulmans ? Pourquoi laissons-nous encore certains maires continuer à donner des subventions à des associations islamistes ? Pourquoi nous ne renvoyons pas chez eux ceux qui sont soupçonnés de connivence avec l’islam radical ? Le président de la République et Gérald Darmanin n’agissent manifestement pas.
Vous étiez récemment au lycée Maurice Utrillo de Stains afin de dénoncer l’emprise de l’islamisme dans cet établissement, notamment du fait de l’interdiction de l’abaya. Selon vous, y a-t-il une continuité entre l’islamisation de l’espace public et des attaques terroristes islamistes ?
Évidemment, à force de « pas d’amalgames », de « pas de vagues », les autorités ont laissé s’installer avec parfois beaucoup de complaisance un islam radical. Il s’est installé à l’école, dans les municipalités, dans les piscines, partout. C’est la technique des petits pas, ils avancent doucement, pas à pas. Et hélas, ils se trouvent qu’il y a certains élus qui, eux, reculent pas à pas.
Assurément, tout cela crée un terreau favorable pour endoctriner des gens et pour former au djihad. Tout est accéléré par une politique d’immigration massive et incontrôlée — politique qui fait que des flux de personnes arrivent chez nous et qu’on ne sait pas si, dans ces flux, les personnes sont bien attentionnées ou non. C’est un cocktail très dangereux. Cette espèce de lâcheté sociale qui fait que l’on n’ose pas lutter contre l’islamisme, plus cette immigration, nourrissent cet islamisme. Malheureusement, les résultats de telles politiques se font ressentir et déjà depuis plusieurs décennies. À chaque fois, après des actes comme celui de ce matin, et heureusement, il y a indignation, à chaque fois, il y a de grandes annonces, mais à chaque fois, il y a un manque d’action…
La situation fait écho à l’assassinat de Samuel Paty. Que pouvez-vous dire à un professeur aujourd’hui, qui va travailler dans une zone sensible, afin qu’il continue d’enseigner la laïcité, le conflit israélo-palestinien ou l’attentat de Charlie Hebdo ?
Ça demande beaucoup de courage aujourd’hui. Nous l’avons hélas vu, le corps enseignant n’est pas soutenu. Il y a peu de temps, un professeur avait souligné qu’il y avait des comportements de certains élèves qui n’étaient pas conformes à la laïcité. Beaucoup de rectorats ne donnaient pas suite. Ce « pas de vagues » pour ne froisser personne et notamment certaines communautés a engendré une violence.
Il faut évidemment soutenir nos professeurs, mais ça ne passera que par la réaffirmation de l’autorité de l’État. Quand on voit que des manifestants ont défilé hier pour soutenir le Hamas en plein cœur de Paris, ça fait froid dans le dos. Il y a un véritable écart entre ce que dit le ministre de l’Intérieur et ce qu’il se passe en vrai. Ce qu’il se passe en vrai, c’est que partout, dans toutes les villes, des milliers de personnes défilent pour afficher leur soutien au Hamas. Ce sont trente ans d’abandon qui sont là, devant nous. Il faut réagir, mais entre l’incompétence de Gérald Darmanin et le manque d’actions concrètes annoncées par le président de la République, ça laisse dubitatif…
Nous avons avec le Rassemblement National écrit un projet de lutte contre l’implantation de l’islam radical il y a de ça quelques années. Il faut l’appliquer dès maintenant. On ne peut plus tolérer, par exemple, que des maires achètent des voix par le biais de subventions à des associations islamistes qui se cachent derrière des pseudo-associations culturelles ou sportives. Il faut des sanctions et des mesures très claires, sinon ça continuera. Ce qui se passe en Israël et ce qui se passe en France, aurait dû déjà, depuis longtemps, servir de signal d’alarme.
Il y avait un appel au djihad mondial lancé par le Hamas pour cette journée du vendredi 13 octobre. Pensez-vous qu’il faille déclarer l’État d’urgence pour gérer au mieux cette menace comme le préconise Éric Ciotti ?
Les déclarations d’Éric Ciotti en général n’engagent que lui-même. Il faut être extrêmement ferme bien évidemment, on ne peut pas tolérer que des gens qui veulent anéantir notre civilisation puissent continuer de rester sur le sol. Mais ça veut dire qu’il faut en parallèle fermer le robinet des flux migratoires. C’est tout un tas d’actions qui doivent être mises en place.
Il faut également réhabiliter l’idée de l’assimilation républicaine. Un étranger doit s’adapter et adopter les valeurs de la France. Aujourd’hui, chacun arrive avec ses valeurs, sa culture, ses accoutrements et on le tolère, on doit arrêter ça ! Le président de la République nous à fait un petit coup de « pas d’amalgames » hier soir. Il est totalement à côté de la plaque. Ce n’est pas faire un amalgame de dire qu’il y a un risque islamiste en France, en Europe et dans beaucoup de pays du monde. Quand on n’est pas capable de décrire la réalité, alors, on n’est pas capable d’agir.
Au sein de la NUPES, on sent monter de fortes divergences entre les différents partis, notamment du fait que la France Insoumise ait refusé de qualifier de groupe terroriste le Hamas. Fabien Roussel hésite d’ailleurs à quitter cette alliance. Vis-à-vis de l’attaque terroriste de ce matin, tous les cadres de LFI, sauf François Ruffin, n’ont pas utilisé le terme « islamisme ». Quel est votre avis sur cette gauche ?
« C’est la gauche de la honte qui a vendu son âme contre des bulletins de vote »
LFI refuse de condamner l’islam radical, car s’ils le font, demain, ils perdent. Regardez où est-ce qu’ils sont élus ! Ils sont sous perfusion électorale de certains électeurs proches des mouvances islamistes. Ils sont leurs avocats au sein de l’hémicycle. Les gauches honteuses du PCF, du PS et des verts qui ont besoin des voix de LFI pour être élues, n’iront pas jusqu’au bout. Leur mandat, c’est leur gagne-pain. Ils sont prêts à toutes les compromissions et ils auraient dû quitter la NUPES depuis déjà bien longtemps. À l’Assemblée Nationale, nous le voyons, ils restent ensemble, parlent et crient ensemble. Certains ont plus de courage que d’autres et il faut le saluer, mais nous attendons désormais des actes.
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