Politique
Julien Odoul : « Il faut stigmatiser les ennemis de la France et leurs collabos ! »
Julien Odoul député du Rassemblement National, revient sur les récents évènements de Bruxelles, d’Arras et d’Israël et nous livre plus largement son analyse sur la menace islamiste en Occident. Entretien.
Attaque du Hamas en Israël, attentat à Arras, attentat à Bruxelles… Selon vous, y a-t-il un lien entre ces trois événements récents ?
Les trois événements sont différents du fait des différents protagonistes. Nous avons d’un côté des terroristes palestiniens, de l’autre un terroriste tchétchène et enfin, un terroriste tunisien. Dans les trois cas, ce sont des islamistes. C’est donc l’islamisme qui relie tous ces évènements entre eux, c’est le même socle, le même danger et le même combat qui doit être mené contre cette idéologie qui colonise différemment. C’est la même guerre qui nous est menée.
Ce qu’il s’est passé en Israël n’est pas une guerre entre deux États souverains, entre deux armées régulières. C’est le combat d’un peuple, le peuple israélien, contre le fanatisme islamique qui a comme projet l’éradication du peuple juif. Nous combattons les mêmes menaces ici en France, en Europe, au Sahel et partout en Occident. Tout est lié par le fondamentalisme islamique. Le combattre là-bas, c’est le combattre chez nous, c’est éviter la propagation de son modèle de valeurs, dans l’école, dans les sports, dans la rue, auprès d’associations et autres. C’est un combat global qu’il faut mener pour éradiquer cette idéologie partout.
Comment empêche-t-on le passage de l’islam à l’islamisme ?
La première mesure, c’est éviter d’importer des gens qui sont déjà des islamistes, par le contrôle de nos frontières et l’arrêt de l’immigration. Pourquoi l’islamisme s’est développé dans notre pays ? Nous ne sommes plus au temps de Charles Martel, c’est notre politique migratoire qui a fait venir en nombre des personnes qui partagent cette idéologie, qui se sont communautarisé, qui ont réussi à convertir, qui ont fait venir leur famille, qui ont prêché dans les mosquées, qui sont majoritaires dans certains quartiers et qui ont donc développé l’islamisme.
La première mesure de protection, c’est l’arrêt des flux migratoires. Puis, c’est l’expulsion des 4500 fichés S pour islamisme étrangers qui sont des bombes humaines dans la nature. Cela fait des années que nous le demandons. Il y a également tout un combat de reconquête culturelle à l’école, l’interdiction de toutes les manifestations de symboles islamistes, le voile, l’abaya. Il faut être intransigeant avec les règles de vie en France, les principes de la République française et la laïcité au sens originel de la loi de 1905, c’est-à-dire la discrétion des religions.
Cette ambiance globale d’islamisation de la société est aussi le fait de prêches dans les mosquées de certains imams. Peut-on avoir un islam républicain ? Comment leur expliquer qu’il faut respecter ce principe de discrétion ?
Pour commencer, l’islam n’a pas à être républicain. L’islam, comme toutes les religions, doit se plier aux lois de la République française et passer après les lois de la république. Ce fut le cas pour toutes les autres religions, notamment la religion catholique qui, malgré sa légitimité historique et spatiale, a dû reculer et s’adapter à la laïcité et à la séparation de l’église et de l’État. Nous demandons la même chose à l’islam, il n’y a pas d’exception à faire.
Sur les imams, certains d’entre eux posent problème dans des mosquées radicalisées, plus de cinq cents sont répertoriés en France. Pourquoi ne sont-elles toujours pas fermées ? Par manque de volonté politique évidemment. Darmanin à fait quelques coups de communications vis-à-vis de certains lieux de cultes. Tous les autres lieux radicalisés où l’on prêche la haine de la France, l’intolérance, la violence, l’inégalité entre les hommes et les femmes, la haine des juifs, des homosexuels, etc, doivent être fermés.
Plus largement, les idéologies islamistes devraient être mises hors la loi, ce n’est toujours pas le cas. C’était l’une des propositions de Marine Le Pen durant l’élection présidentielle « rendre les idéologies islamistes interdites ». Nos amis autrichiens l’ont fait après un seul attentat, celui de Vienne. Ils ont interdit tout de suite les Frères musulmans. Nous attendons la même réaction de la part de l’État français qui ne vient pas. C’est facile pour Gérald Darmanin sur un plateau télé de dénoncer les liens sulfureux entre Karim Benzema et les Frères musulmans, sans les interdire pour autant.
Gérald Darmanin avait annoncé immédiatement après l’attaque du Hamas qu’il y avait une recrudescence des actes antisémites en France. Il nous a ensuite déclaré que des expulsions étaient en cours, alors même que le gouvernement explique à longueur de journée que c’est impossible. Que signifie cette incohérence ?
Ça fonctionne, car il faut répondre à l’émotion et donner des gages. Mais il faut vérifier entre l’annonce et l’exécution si la chaîne de commandement n’a pas été rompue. Il faut vérifier si les personnes expulsées le sont réellement. Il faut les expulser d’un point de vue certes administratif, mais surtout physique. L’avion doit décoller. Nous l’avons bien vu avec le ministre de l’Intérieur, il y a les chiffres qu’il indique et la réalité des faits.
Les Obligations de Quitter le Territoire Français (OQTF) ne sont exécutées qu’à 6%. Marine Le Pen et Jordan Bardella ont demandé à plusieurs reprises d’expulser les fichés S étrangers qui se trouvent sur notre territoire et qui constituent une vraie menace.
Pensez-vous que des pays comme l’Algérie, le Maroc, la Russie accepteraient de reprendre des islamistes chez eux ?
La question n’est pas leur acceptation ou non. Il faut les contraindre d’accepter en engageant un rapport de force diplomatique. La France possède des leviers importants pour contraindre ces pays à reprendre leurs ressortissants, qu’ils soient des terroristes potentiels ou des délinquants et criminels potentiels. Nous parlons, et à juste titre, des 4500 fichés S pour islamisme, mais il y a déjà une quantité colossale d’OQTF qui ne sont pas exécutées. Comment contraindre ces pays ? Avec l’obtention des visas, avec l’aide publique au développement, ainsi qu’avec les transferts de fonds que l’on peut bloquer. En partant de ces trois leviers, il est possible de contraindre des pays de récupérer leurs brebis galeuses.
En l’occurence, pour la Russie — et donc les Tchétchènes — ça ne fonctionne pas…
Nous n’avons, heureusement pas, des milliers de fichés S tchétchènes. En effet, pour la Russie, compte tenu de la situation, cela risque d’être compliqué, c’est vrai. Mais pour les autres pays, il n’y a aucune force qui pourrait empêcher le fait qu’ils récupèrent leurs ressortissants.
Un million de Gazaouis pourraient quitter Gaza à la suite de la riposte israélienne. Des négociations ont débuté notamment avec l’Égypte pour garder ces Palestiniens déplacés. Mais l’Égypte a répondu : « Non, que l’Europe s’en charge ». Doit-on accueillir ces réfugiés de guerre sur le sol européen ?
Non, certainement pas. Ces réfugiés sont les premières victimes du Hamas et non de la riposte israélienne. Le Hamas est entièrement responsable. C’est lui-même, via sa stratégie d’utiliser la population gazaouie comme un bouclier humain, soit parce qu’il y a des tirs de roquettes qui tombent sur des hôpitaux et des civils, qui viennent directement des rangs des terroristes islamistes. Le meilleur moyen d’arrêter la guerre et de protéger la population civile, c’est d’éradiquer le Hamas. Le meilleur allié de la population palestinienne pour qu’ils puissent vivre en paix, c’est l’armée israélienne.
Pour ce qui est des réfugiés, ils devraient être accueillis par les pays voisins…
Qui ne le souhaitent pas…
La communauté internationale doit donc s’en emparer et organiser des centres d’accueil et d’asiles sous la surveillance de l’ONU, comme nous le souhaitions après l’entrée des Talibans à Kaboul. Ce n’est en aucun cas aux pays européens d’accueillir ces réfugiés, surtout avec les risques d’infiltration que l’on connaît. Cela doit se passer dans les pays voisins, c’est tout !
Après les attentats que l’on a connus en France, Eric Ciotti le président des Républicains a proposé que l’on instaure l’état d’urgence. Est-ce une bonne idée selon vous ?
Eric Ciotti et les Républicains ont toujours des bonnes idées quand ils ne sont pas au gouvernement. Quand ils sont aux responsabilités, ils ne font rien et prennent les mauvaises décisions. Il faut déjà déclarer la guerre au fondamentalisme islamique, guerre qui n’a jamais eu lieu dans notre pays. Nous avons essuyé de nombreux attentats, terribles, sanglants, inédits dans notre pays et face à cela, nous avons pris des mesurettes, on a choisi le « pas d’amalgames », le « pas de vagues ».
Il faut stigmatiser les ennemis de la France et leurs collabos ! Il faut être intraitable en termes de réarmement psychologique. L’islamisme avance et on ne le combat pas. La première mesure évidente et urgente, c’est le contrôle drastique des frontières pour limiter l’intrusion de nouveaux terroristes sur notre sol. Il faut également utiliser le droit et permettre à notre pays de répondre. Nous sommes prisonniers de la dictature des émotions. Il faut passer des minutes de silence au combat, afin de faire comprendre aux apôtres de l’islamisme qu’ils n’auront jamais une minute de tranquillité.
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