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Un dissident azerbaïdjanais meurt à Mulhouse après avoir été poignardé
Mardi 1ᵉʳ octobre, deux jours après avoir été poignardé à son domicile en Alsace, un dissident azerbaïdjanais a succombé à ses blessures.
Faut-il y voir la main des services de sécurité d’Ilham Aliyev ? Mardi 1ᵉʳ octobre, deux jours après avoir été poignardé à son domicile en Alsace, un dissident azerbaïdjanais est décédé. D’après nos confrères du Figaro, Vidadi Isgandarli, 62 ans, a succombé ce mardi matin à ses blessures à l’hôpital de Mulhouse (Haut-Rhin).
Deux jours plus tôt, dimanche 29 septembre, vers 7h30, un groupe de trois hommes cagoulés s’est introduit au domicile de la victime, qui dormait. Pendant que deux des membres du commando faisaient le guet, le troisième individu assénait pas moins de 21 coups de couteau à la victime, en tentant d’atteindre le cœur. La victime s’est défendue, et la plupart des coups ont atteint le bras. Vidadi Isgandarli a pu prévenir son frère par téléphone, et ce dernier a immédiatement prévenu les services de police et de secours. Grièvement blessé, la victime a été transportée à l’hôpital, où elle est donc décédée ce mardi matin.
Dissident puis réfugié politique
Le profil de Vidadi Isgandarli, tout autant que le mode opératoire du commando de tueurs, interroge les enquêteurs, explique Le Figaro. En effet, la victime était un authentique dissident et réfugié politique azerbaïdjanais, qui avait élu asile en France depuis 2017, ou il jouissait d’un visa humanitaire, octroyé aux personnes dont la vie ou la sécurité est menacée dans leur pays d’origine. Vidadi Isgandarli était un opposant résolu au dictateur azerbaïdjanais Ilham Aliyev. Il s’était même présenté en candidat indépendant face au parti présidentiel aux élections législatives azerbaïdjanaises de 2010, y dénonçant les fraudes électorales, avant d’être arrêté en 2011 lors d’une manifestation de l’opposition. Condamné à trois ans de prison, il avait finalement été gracié au bout de 18 mois de détention. En 2017, il s’exile en France avec sa famille. Il continue alors à attaquer le régime d’Aliyev depuis sa chaine YouTube. D’après son frère, joint par Le Figaro, il recevait régulièrement des menaces de mort, sur le web ou par coups de téléphones anonymes.
La signature des services spéciaux azerbaïdjanais ?
Ce n’est pas la première fois qu’un opposant à Ilham Aliyev subit pareil traitement en France. En mars 2021, un blogueur azerbaïdjanais, Mahammad Mirzali, réfugié en France, car hostile au président Aliyev, est violemment poignardé à Nantes. Il en réchappe miraculeusement et vit désormais sous protection policière renforcée. Déjà, lors de cette affaire, le mode opératoire des agresseurs du blogueur était similaire, et l’enquête des services français avait pu remonter jusqu’à un ex-diplomate en poste à l’ambassade d’Azerbaïdjan à Paris, peut-être un officier des services spéciaux de Bakou sous couverture diplomatique.
Quoi qu’il en soit, pour l’heure, le parquet a indiqué qu’« aucun lien n’a été établi à ce jour entre la tentative de meurtre et les activités politiques » de la victime.
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